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Un nouveau paradigme dans la protection des milieux naturels?

Stéphane Boyer, Catherine Fournier et Valérie Plante, respectivement maire et mairesses de Laval, Longueuil et Montréal.
Stéphane Boyer, Catherine Fournier et Valérie Plante, respectivement maire et mairesses de Laval, Longueuil et Montréal. Photo: Photos Métro et La Presse canadienne, montage Métro
Ambre Giovanni - Collaboration spéciale

Depuis le printemps, un arsenal de moyens visant la protection et la préservation de l’environnement se déploie au Québec, surtout au niveau municipal. Selon certains observateurs, nous assistons à un changement de paradigme: plus d’importance est accordée à la protection de la nature, et moins à la construction de nouveaux quartiers. D’importants bémols assombrissent toutefois le tableau.

Métro présente une série de trois reportages sur la nouvelle réalité des aires protégées à Montréal. Voici le premier de ces textes.

Au gouvernement du Québec, le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, prévoit créer onze nouvelles aires protégées au sud de la province. Mais c’est plus près de nous, dans le Grand Montréal, que les efforts de conservation les plus vastes ont eu lieu.

Le Règlement de contrôle intérimaire (RCI) 2022-96 de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), adopté en avril, met provisoirement les milieux naturels d’intérêt métropolitain à l’abri d’un développement résidentiel, commercial ou industriel, depuis le 16 juin dernier. La grande majorité des superficies boisées et des milieux humides est ainsi protégée. Du moins, temporairement.

Un autre RCI, sujet à approbation par le gouvernement provincial, vise à assurer la protection temporaire de secteurs qui peuvent être reconvertis en espaces verts ou en milieu naturel. Six terrains de golf sont principalement visés.

Les secteurs en vert montrent le couvert forestier du Grand Montréal. En jaune, les secteurs protégés par le RCI sur les milieux naturels et par les mesures municipales répertoriées par Métro.

À cela s’ajoutent des projets de conservation ad hoc. L’achat de terrains par la Ville de Montréal pour créer le Grand Parc de l’Ouest en est un exemple. La conservation du boisé du Tremblay, à Longueuil, en est un autre.

La grande majorité des élus et des citoyens ont pris conscience que la clé principale pour ralentir le réchauffement de la planète et atténuer ses impacts réside dans le fait de protéger davantage les milieux naturels.

Julie Brunet, conseillère en communication de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM)

Renforcer le travail de protection accompli

«Les règlements de contrôle que les municipalités ont invoqués sont beaucoup plus progressifs que par le passé, mais leur effet est très limité si le gouvernement provincial et les autres niveaux de gouvernement ne recourent pas à des règlements et des politiques parallèles pour les compléter», souligne le trésorier de la Coalition verte, Charlie MacLeod.

Même son de cloche du côté de Nature Québec. Le directeur exécutif de l’organisme, Cyril Frazao, reconnaît l’existence d’un changement de paradigme au palier municipal concernant la protection des milieux naturels. 

Il appelle cependant à ce que la Politique nationale de l’architecture et de l’aménagement du territoire soit plus ambitieuse.

Dans ce dossier, Métro explore les avancées récentes en matière de protection des milieux naturels terrestres ainsi que les limites des mesures adoptées.

Notre définition de la protection du territoire

Le territoire naturel du Québec est vaste… presque aussi vaste que les différences que l’on rencontre dans les multiples définitions de «naturel» et d’«aire protégée».

Dans ce dossier sur la protection des aires naturelles du Grand Montréal, nous nous concentrons sur les superficies terrestres. C’est là que les efforts gouvernementaux et municipaux les plus récents se sont déployés, et c’est là où la pression du développement et de l’étalement urbains se fait davantage ressentir.

À l’intérieur de ce cadre, nous adoptons une définition assez large de ce qui est naturel. Les grands parcs des différentes municipalités, qui contiennent des boisés importants, font partie des superficies visées par la présente analyse. Même si une partie de ces parcs peut être aménagée pour les loisirs.

Finalement, tout type de protection qui empêche le développement urbain sur un espace donné dans un avenir prévisible est considéré dans le présent dossier. Cela comprend les parcs nationaux, les récents règlements de contrôle intérimaires de la CMM, les règlements de zonage des municipalités, les ententes avec les propriétaires de certains lots, etc.

Nous espérons ainsi offrir la vision la plus large possible de la protection du territoire naturel terrestre dans le Grand Montréal.
– La Rédaction

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