Shan: l’Asie, le web et les produits dérivés dans la mire
La designer Chantal Levesque et son acolyte Jean-François Sigouin n’ont pas l’intention de s’asseoir sur leurs lauriers.
Déjà vendue dans 25 pays, la griffe de maillots haut de gamme Shan continue son ascension. Le duo à la tête de l’entreprise a accueilli Métro dans ses installations lavalloises, quelques jours avant de s’envoler pour l’Europe, où il présente ses collections 2013 aux grands joueurs de l’industrie.
Depuis plusieurs saisons, la créatrice ne se limite plus aux seuls maillots de bain. Elle conçoit non seulement des cache-maillot assortis, mais également des pièces de prêt-à-porter balnéaire, dont de chic robes en soie et toute une panoplie d’accessoires pratiques pour les voyages dans le sud, de la serviette au sac de plage, en passant par la trousse de toilette. Depuis trois ans, Shan vend même des verres fumés, créations exclusives du lunettier parisien Jacques Durand.
«Le resort wear a pris beaucoup d’ampleur, constate le vice-président de Shan, Jean-François Sigouin. La femme ne veut plus uniquement un maillot; elle veut aussi des tenues pour passer de la plage au restaurant du complexe hôtelier, par exemple. Cette catégorie de vêtements représente maintenant 30 % de nos ventes. Un chiffre non négligeable.»
C’est pour cette raison que la designer travaille actuellement à élargir son offre en concevant des sacs de voyage. «C’est la prochaine étape dans notre plan de développement du concept du bien-être en voyage, explique M. Sigouin. Nous en sommes à l’étape des recherches et de la fabrication de prototypes, toujours dans l’optique de proposer quelque chose de pratique qu’on ne retrouve pas ailleurs. Si le maillot reste au cœur de la marque, on souhaite développer autre chose aussi.»
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Avec ses créations luxueuses directement inspirées du monde de la corsetterie, Shan a trouvé sa niche. «Les femmes doivent non seulement se sentir belles, mais aussi confortables», estime M. Sigouin. «Nos maillots sont très techniques, continue le vice-président. Ils sont conçus comme de la lingerie.» N’oublions pas que Shan produisait aussi des sous-vêtements, une pratique abandonnée en 2006. «Nous avons décidé de nous concentrer sur le balnéaire parce que, quand on fait à la fois des maillots et de la lingerie, il y en a toujours un des deux qui souffre.»
La stratégie a payé : Shan fêtait ses 25 ans en grand l’année dernière en remportant le prix Créateur de l’année au salon Mode City à Paris. Puis, la marque haut de gamme basée à Laval recevait en avril un prix aux Mercuriades 2012, le concours d’affaires de la Fédération des chambres de commerce du Québec, dans la catégorie Exportation et développement des marchés internationaux – PME.
Pas surprenant quand on sait que Shan est numéro un dans le segment des maillots haut de gamme en Russie et en Ukraine, en plus d’être la seule marque balnéaire non française à être vendue toute l’année au Printemps Haussmann. Prochaine cible : l’Asie. «On consolide l’Europe, mais on a un œil sur l’Asie», confirme-t-il.
Jean-François Sigouin est aussi en train d’évaluer le potentiel de la vente sur l’internet. «Nous avons beaucoup de travail à faire à ce niveau parce que notre plateforme actuelle ne le permet pas, avoue-t-il. De plus, notre produit est assez difficile à vendre en ligne; les retours sont impossibles à cause de l’hygiène. Je pense que le web est devenu incontournable, mais qu’il faudra trouver le bon concept.»
Quelques chiffres
- 1. Shan est la seule marque balnéaire non française à être vendue toute l’année au Printemps Haussmann, chic magasin à rayons parisien.
- 25. Actuellement, les maillots Shan sont disponibles dans 25 pays, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie.
- 26. Shan a été fondé en 1986 par la designer Chantal Levesque.
- 30. Le prêt-à-porter balnéaire compte pour 30 % des ventes de Shan.
- 100. Une centaine d’employés travaillent à l’usine Shan en période de pointe (c’est-à-dire entre août et mars).
- 2006. Shan a cessé de produire de la lingerie il y a six ans pour se concentrer sur ses collections balnéaires.