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Guide 101 de la photo argentique 

Métro s’est entretenu avec le photographe André Rainville, connu sous le nom villedepluie, pour apprendre les bases de cette pratique. Photo: Gracieuseté de villedepluie

Vous avez toujours voulu utiliser la vieille caméra argentique que votre grand-mère vous a donnée, mais ne savez pas comment ça marche c’te belle bébelle-là? Métro s’est entretenu avec le photographe André Rainville, connu sous le nom villedepluie, pour apprendre les bases de cette pratique.  

André a d’abord touché à la photo dans un cours d’introduction à la photo qui l’a «allumé», dans le cadre de son programme de cinéma au cégep. Véritable autodidacte, il en a fait son métier et photographie autant des paysages que des scènes de la vie urbaine, et a notamment tiré le portrait à Fouki, Stéphane Rousseau et d’autres. Voici ses meilleurs conseils pour se lancer dans la photo argentique.  

André Rainville, photographié par Marie-Louise Rainville

Bien s’équiper 

Si vous n’avez pas trouvé de vieil appareil photo dans la cave chez mononc’, pas de panique. André vous suggère de vous tourner vers des groupes Facebook comme Montreal Analogue pour voir ce que les adeptes locaux ont à vendre.  

«C’est moins coûteux que du neuf et ça permet de tester la fonctionnalité de l’appareil en allant le chercher», explique le photographe. Des magasins comme Ciné-monde et Phototek à Montréal vendent également des produits en bon état et qui sont assez abordables. 

Si vous n’avez jamais utilisé d’appareil photo argentique, le mieux est d’opter pour une caméra point-and-shoot – ou appareil compact – qui fait les réglages (focus, exposition) à votre place de manière automatique. Pour «aller plus dans le détail, avoir un peu plus de contrôle» sur les réglages et pouvoir changer votre lentille selon vos besoins, André vous conseille en revanche de choisir un appareil reflex.  

Une fois l’appareil choisi, il ne vous reste plus qu’à vous procurer la précieuse pellicule qui donne à la photo argentique son grain si particulier. Et pour les films, André se tourne une fois de plus vers les magasins spécialisés mentionnés plus haut, mais aussi vers Jean Coutu ou encore Walmart, où il est possible d’en trouver. Il mentionne toutefois que la pandémie a créé une passion chez plusieurs personnes et donc que le tout est plus difficile à trouver et plus coûteux. 

Du film à l’image 

Pour placer correctement la pellicule dans l’appareil, il suffit généralement d’ouvrir le boîtier et de placer le rouleau de film dans l’espace creux prévu à cet effet. Vous devez le faire tourner un peu pour qu’il prenne dans la roue qui déclenchera le mouvement du rouleau.  

«À la base je conseillerais de regarder l’appareil que t’as, d’aller sur YouTube pis d’écrire le nom de la caméra et d’ajouter “loading film”», conseille toutefois le photographe, pour que vous vous assuriez de ne pas faire d’erreur. Ensuite, n’ouvrez JAMAIS l’arrière de votre caméra lorsque le rouleau y est, au risque de perdre toutes vos photos. 

C’est maintenant le moment de prendre votre photo. Assurez-vous que votre sujet soit éclairé par une lumière directe pour que l’on voie bien celui-ci. Si c’est le soir, ou que vous êtes à l’intérieur, un flash pourra vous aider à illuminer l’image, sinon, le résultat pourrait être trop sombre. 

Si l’appareil le permet, notez au fur et à mesure les paramètres de chaque photo prise pour qu’une fois celle-ci développée, vous puissiez analyser les fonctionnalités à modifier afin d’améliorer votre prochaine séance photos. L’exposition, la mise au point, l’éclairage et le cadrage sont tous des critères à prendre en compte.  

Lorsque le bout du rouleau est atteint, il est temps de se rendre au laboratoire pour faire développer le tout. Encore une fois, n’ouvrez pas l’arrière de la caméra, les pros pourront vous montrer sur place comment bien le faire. 

André recommande de vous fier à ceux du Ciné-Monde, de la Phototek et de chez Photo Saint-Denis. Au laboratoire, vous aurez le choix entre faire développer le tout sur papier ou bien faire scanner et numériser le film. Si vous choisissez cette option, on vous enverra vos clichés en format JPEG. Le fichier étant maintenant numérique, vous pouvez amener des modifications pour améliorer le résultat. Eh oui, même en argentique, la retouche est permise! 

Numérique vs argentique 

Alors que la photo numérique est prise par un capteur numérique et enregistrée sur une carte mémoire, la photo argentique, inventée à la fin des années 1800, résulte d’un procédé chimique et mécanique qui permet d’inscrire l’image sur des films souples qu’il faudra ensuite développer: c’est la pellicule.  

André Rainville utilise des appareils numériques surtout pour les contrats de publicité ou pour de l’événementiel. Il peut ainsi prendre beaucoup de photos rapidement et obtenir une belle qualité d’image. Mais, c’est l’argentique qui le passionne le plus: prendre le temps de placer ses sujets, réfléchir au préalable à son idée et obtenir une surprise à chaque développement: «[Avec l’argentique], même les imperfections, je les trouve belles, dans le grain, les couleurs, explique l’artiste. C’est vraiment plus candide, vraiment plus honnête, je trouve.» 

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