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Faut-il s’insurger contre le Black Friday? 

Le black friday encourage-t-il le gaspillage?
Photo: Métro

C’est enfin le quatrième vendredi du mois de novembre: vite, courons tous au magasin profiter des aubaines!  

Vous commencez à me connaître, je ne dirais jamais ça! Oublions la tradition du Thanksgiving américain et célébrons plutôt la surconsommation! Quoique je l’admette: j’ai commencé à profiter des impressionnants rabais du Vendredi fou depuis trois ou quatre ans… Alors, on est pour ou contre le Black Friday? La réponse est plus complexe qu’on le pense… 

Il faut d’abord comprendre que ce sont les géants comme Amazon et Apple qui en profitent le plus. Leurs stratégies marketing sont impeccables. Ils nous font croire que nous n’aurons pas accès à d’aussi bons rabais et qu’on est mieux de se dépêcher si on veut que nos colis arrivent à temps pour Noël. 

Mais selon l’association UFC-Que choisir, on se ferait passer tout un sapin! Chaque année, ils examinent les prix de milliers d’articles vendus le jour du Vendredi fou sur les vingt plus grands sites de commerce électronique en France, les comparant aux achats effectués une semaine avant. Le résultat? Le rabais moyen sur chaque article est inférieur à 2%. Eh oui! Après les rabais de la rentrée, certains gros joueurs gonfleraient les prix «réguliers» pour nous arriver avec des offres faussement alléchantes qui incitent à l’achat.  

Et l’économie locale dans tout ça? Plusieurs petits commerces de chez nous jouent leur avenir ces jours-ci. Comment rivaliser avec les géants sans participer au Black Friday? Pour certaines petites entreprises, c’est le moment de l’année où elles n’ont pas le choix d’offrir des rabais ambitieux qui attirent les consommateurs. Elles ont besoin de cette journée d’achats, car même si elles vendent au rabais, les revenus générés leur permettent de s’assurer une certaine stabilité financière en vue des mois plus creux qui suivent Noël.  

Comme je disais, je ne participe au Black Friday que depuis trois ou quatre ans. Plutôt que de faire des achats impulsifs, je prends le temps de bien me préparer. Mon meilleur truc pour éviter de surconsommer et de faire des achats inutiles est d’analyser les quatre étapes d’une consommation responsable: 

  1. Évaluer mes besoins 
  1. Faire le ménage 
  1. Désencombrer 
  1. Dresser la liste des achats utilitaires (et des cadeaux) qui me feront économiser. 
     

Pour vous donner un exemple concret, l’an dernier, j’ai remarqué que j’avais un réel besoin au rayon hygiène et cosmétique. 
 

J’ai d’abord fait le ménage de mes armoires et de ma pharmacie pour la nettoyer. J’y ai retrouvé plein de petits fonds de pots que j’avais oubliés. En les rassemblant, j’ai réalisé que j’avais l’équivalent d’un pot de crème. J’ai donc évité un achat.  
 

Ensuite, j’ai désencombré mes armoires. J’ai fait de la place, mais pas nécessairement pour mieux les remplir. En faisant l’exercice, on est inévitablement confronté à nos déchets… J’ai compris que plusieurs achats m’avaient été inutiles ou que je ne les avais pas consommés assez rapidement. Encore une fois, ça m’a fait réfléchir.  
 

Puis finalement, j’ai dressé la liste des achats dont j’avais vraiment besoin. J’ai profité des aubaines et j’en étais bien fière. Mais un an plus tard, j’ai encore plusieurs de ces pots de shampoings, de crèmes et de soin pour les cheveux qui n’ont pas été entamés. Je constate que j’ai tout de même surconsommé, même en ciblant mes besoins. Par chance, comme ce sont des produits que j’utilise au quotidien, ils ne seront pas gaspillés. Mais je reconnais que je suis tombée dans le piège. Cette année, je vais donc tenter d’être plus vigilante. J’essaie même d’éviter de succomber à la tentation du magasinage.  

La pandémie de COVID-19 et le ralentissement économique qui frappent nous ont conscientisés à l’impact de nos achats. On remarque la montée d’un contre-mouvement du Vendredi fou, aussi appelé Vendredi vert ou Journée sans achat. L’an dernier, la boutique zéro déchet Terre à soi avait d’ailleurs eu le courage de fermer pour sensibiliser sa clientèle aux impacts négatifs du Black Friday sur l’environnement.  

La surconsommation, c’est acheter des objets qui seront très peu utilisés pour éventuellement être (rapidement) jetés. On gaspille les ressources, on remplit les dépotoirs, on appauvrit notre portefeuille et nuit à la santé de la planète.  

En cette période d’inflation où tous souhaitent faire des économies, il est important de rester vigilant.e et de ne pas se jeter sur la première offre. Gardez en tête que ce qui vous coûte le plus cher, c’est ce que vous gaspillez! 

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