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Créer le meilleur rhum épicé: l’histoire de succès de la Distillerie Mariana 

Photo: Gracieuseté, Distillerie Mariana

Avec son rhum épicé maintes fois primé (on chuchote que c’est le meilleur au monde, rien que ça!) et sa gamme d’alcool qui ne cesse de se diversifier, on peut dire que la Distillerie Mariana n’a plus à faire ses preuves. Alors que l’entreprise s’apprête à s’implanter au centre-ville de Trois-Rivières afin de permettre au public de visiter l’endroit, son fier propriétaire depuis 2019, Philippe Leblanc, revient sur le chemin parcouru. Entretien. 

Gracieuseté, Distillerie Mariana

La Distillerie Mariana en chiffres :  

2014 : Création de la Distillerie Mariana 

2019 : Acquisition de l’entreprise par Philippe Leblanc 

Nombre d’employé.e.s à temps plein : 12 

https://distilleriemariana.com/

Vous avez acquis la Distillerie Mariana en 2019. Dans votre parcours, qu’est-ce qui vous a mené à ça?  


«J’ai étudié en commerce international et j’ai fait un échange étudiant en Asie. Par la suite j’ai travaillé comme directeur des exportations chez Citadelle, qui est une des grandes coopératives agroalimentaires au Québec. Mon rôle était de monter des canaux de distribution pour ces produits québécois là, surtout du sirop d’érable, de la canneberge et du miel du Québec. J’étais expatrié la majeure partie du temps en Asie et je suis allé en Europe et au Moyen-Orient pour ça.  

J’ai vraiment trippé sur le fait de raconter les produits du terroir québécois à l’international. L’industrie de l’alcool était en essor, et je trouvais intéressant de raconter cette histoire-là aussi dans mon réseau. J’avais donc approché la Distillerie Mariana, qui était la distillerie indépendante leader en 2019 et qui l’est encore aujourd’hui. Je voulais être leur agent d’exportation à l’international. Je les ai rencontrés en février 2019 et à la suite de discussions, les fondateurs ont décidé de passer le flambeau et j’ai fait l’acquisition de la distillerie.» 

Racheter une entreprise déjà existante ce n’est pas toujours simple. Comment s’est passé ce moment de transition pour vous?  

 
«La taille de l’entreprise, au moment où j’ai fait l’acquisition, était raisonnable pour une première entreprise. On était à 2,5 M$ de chiffres d’affaires à l’époque. Et surtout, on s’est entendus pour qu’il y ait un transfert de connaissances des fondateurs à moi, d’une durée d’un an pour que j’apprenne sur le plancher. Ensuite, j’ai su m’entourer de personnes seniors pour m’appuyer dans la croissance de l’entreprise. Je travaille avec des personnes qui sont très bonnes dans leurs champs d’expertise et on a une belle cohésion d’équipe. Ça fait toute la différence.» 

La distillerie est reconnue pour l’excellence de ses alcools. C’est quoi la recette de votre succès? 

 
«La stratégie, qui a été mise en avant par la distillerie, c’était de travailler un petit peu au niveau moléculaire. C’est-à-dire que dans l’élaboration de nos produits, on regarde quelles molécules fonctionnent bien ensemble. Sans trop révéler nos secrets, on va aller chercher l’ingrédient principal d’un alcool et regarder ce qui se marie bien avec ça. Par exemple, la vanille contient de la vanilline, une molécule qui se retrouve aussi dans le sirop d’érable, donc crème glacée vanille et sirop d’érable se marient bien. Ce sont des profils de saveurs très compatibles.»   

Un de vos alcools en particulier a beaucoup fait parler de vous: le rhum Morbleu qui a remporté le prix du meilleur rhum épicé au monde. Comment avez-vous réagi en recevant ce prix? 

«C’était extraordinaire! Le Morbleu a gagné le prix Best of Class au San Francisco World Spirit Competition 2023 l’été dernier. C’est le plus prestigieux de tous les concours qui implique des experts de l’industrie. On a aussi remporté le Best of Class au SIP Awards 2023, qui est jugé par les consommateurs. Ça nous confirme que le produit [qui est un clin d’œil à l’histoire d’ici] est apprécié par les professionnels, mais aussi par le public.»  

D’ailleurs vous, vous êtes-vous plus rhum, gin ou whisky? 

Whisky all the way! C’est mon spiritueux préféré et c’est pourquoi une emphase particulière est mise sur cet alcool à la distillerie.   

On imagine que vous avez encore plein de projets en tête. Comment voyez-vous l’avenir de la distillerie?  

«Dès le jour un, je me suis mis à chercher un endroit pour déménager la Distillerie [qui est présentement à Louisville], afin d’en faire un district touristique où recevoir les gens pour leur faire vivre des moments mémorables. C’est pour ça qu’on est en train de construire une nouvelle distillerie à Trois-Rivières, c’était important pour nous de rester en Mauricie. On veut garder les mêmes employés et la même identité. Puis notre but, c’est que le monde vienne chez nous nous rencontrer, goûter nos whiskys et nos rhums vieillis, expliquer comment on fait nos produits et les idées derrière ceux-ci. C’est prévu pour mai 2024!» 

Votre meilleur conseil pour se lancer en affaires? 

«Prendre le temps de collecter assez de données pour dresser un portrait relativement clair du projet.  Ensuite, dès qu’on se sent assez confiant, il faut avancer graduellement.  Un chemin intéressant est de voir comment son activité actuelle peut être une locomotive à laquelle on attache des wagons. Par exemple, ma locomotive, moi, c’était l’exportation des produits du terroir, et j’ai voulu attacher des wagons, donc ajouter les produits d’alcool à mon bagage».   

Un.e entrepreneur.e qui vous inspire? 

Jean Brassard, un des trois co-fondateurs de CGI, par son altruisme, et humilité. Quand j’étais étudiant, j’ai gagné une bourse de mobilité de son fonds de famille Jean Brassard, qui permet è un étudiant de région d’étudier à l’international. Sans ça, je n’aurais pas pu financer mes études à Singapour, qui ont fait découler mes opportunités de carrière. Un jour, j’espère pouvoir rendre la pareille à d’autres jeunes.  

Votre application favorite? 

Je ne passe pas beaucoup de temps sur les réseaux sociaux. Je suis assez privé comme personne! 

Mariana est le nom latin désignant l’épinette noire, arbre emblématique de la forêt boréale du Québec et du Nord canadien.  

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