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Le style de Michelle Obama: L'équilibre entre le paraître et la parole

Nouvelle icône de la mode, héritière de Jackie Kennedy, fashionista, Michelle Obama, fière de son 1,82 mètre, délaisse quelque peu le protocole et ose les couleurs, les imprimés et les sans-manche. C’est cette audace qui plaît et qui inspire.

Un livre a été écrit sur le style de la première dame, un site internet, mrs-o.org, commente ses tenues jour après jour et Mme Obama vient de détrôner toutes les stars de Hollywood en devenant la personnalité la mieux habillée de 2009 selon Vanity Fair. Avec un tel modèle à la Maison-Blanche, les politiciennes d’ici oseront-elles s’écarter un peu plus des conventions?

Une chose est sûre, les tailleurs de nos politiciennes sont loin de faire les manchettes. Les Obama inspirent les politiciens de par le monde, mais de là à devenir une carte de mode pour faire comme Michelle Obama, il y a une limite. «Je n’ai pas senti d’incidence majeure au Québec et encore moins chez les ministres fédéraux, qui ont un peu moins ce goût-là dans la vie», croit Marie Grégoire, ancienne député adéquiste et membre du Club des ex à RDI.

Jean-Claude Poitras croit qu’un changement de look n’est peut-être pas accessible à tous. «Michelle Obama devrait avoir un impact, mais encore faut-il avoir une personnalité très forte et être consciente de son style, insiste-t-il. Je trouve qu’en ce moment, les femmes en politique n’ont pas vraiment trouvé leur style.»

Alors que la France a sa Carla et les États-Unis ont leur Michelle, les modèles sont plutôt difficiles à trouver au pays. «La gouverneure générale, Michaëlle Jean, est très classe, elle a un look très habillé, très femme, dit Hans Koechling, producteur et directeur artistique pour L’image est. Elle porte des couleurs vives et est ce qui se rapproche le plus d’une ambassadrice de la mode au pays.»

Jean-Claude Poitras et Marie Grégoire accordent quant à eux la palme à la vice-première ministre du Québec, Nathalie Normandeau. «Je trouve qu’elle est très stylée et très consciente de son look», analyse le designer.

Double standard
Les femmes sont encore sujettes au double standard. «Une femme négligée sera mal jugée! déplore la candidate à la mairie de Montréal Louise Harel. Elle sera considérée comme étant en perte de contrôle de ses dossiers. Un hom­me négligé passera pour un original ou pour quelqu’un qui n’a personne pour s’occuper de lui!»

«Le foulard de Mme Marois a beaucoup fait jaser, alors que personne n’a rien dit de l’habit de Jean Charest ou de Mario Dumont, rétorque Marie Grégoire. Quand j’étais dépu­té, il y avait des gens qui m’écrivaient pour me dire qu’ils n’aimaient pas mes robes. Il y a un double standard, c’est clair.»

Mais pour Jean-Claude Poitras, les politiciennes auraient tout avantage à sortir de leur coquille. «J’aime mieux quelqu’un qui, parfois, va risquer de faire quelques petites fautes de goût, mais qui va oser dépasser la norme et nous amener ailleurs, déclare-t-il. Moi, je n’aime pas du tout les gens qui se réfugient derrière les valeurs sûres par peur de choquer.»
Manque de goût ou manque d’intérêt?

M. Koechling, lui, ne fait pas dans la demi-mesure. Selon lui, les politiciens en général souffrent d’un manque flagrant de goût. «La plupart ne savent pas comment s’habiller, quelle grandeur porter ou quelle coupe s’harmonise à leur silhouette. Les politiciens devraient suivre une formation sur l’habillement parce qu’ils doivent montrer l’e­xemple aux gens», argue-t-il.

Marie Grégoire croit au contraire que les politiciennes ne veulent pas nécessairement se démarquer par leur look, mais plutôt par leurs idées. «Ce qui est toujours le défi en politique, c’est d’essayer de trouver l’équilibre entre ce dont tu as l’air et ce que tu veux dire, affirme-t-elle. C’est toujours assez compliqué et encore plus pour une femme.»

Le retour de la classe et du confort à la Maison-Blanche
Avant même d’investir la Maison-Blanche, les tenues de Michelle Obama faisaient couler beaucoup d’encre. Et un peu plus de six mois après l’investiture de son mari, Mrs. O s’impose par son look et son audace.

«C’est devenu une référence incontournable. Je crois qu’elle démocratise l’idée qu’avaient les Amé­ricains de la mode, de ce qui était être élégant ou pas», souligne le designer Jean-Claude Poitras.

La First Lady ose sortir des sentiers battus et prend le risque d’être critiquée. En mélangeant des morceaux très abordables et des vêtements de créateur, elle fait bien plus qu’un choix vestimentaire. «Je pense qu’il faut avoir une personnalité très forte pour dire « J’aime la mode et je vais être un modèle pour mes concitoyens »», croit M. Poitras.

Pour Hans Koechling, producteur et directeur artistique, c’est un retour de la classe à la Maison-Blanche.

«En comparaison de Laura Bush, qui était très conservatrice, Michelle Obama représente la vie moderne. Elle porte des vêtements dans lesquels elle est bien,  elle a un style personnel, dit-il. Elle a un look très protocolaire, mais elle prend des chances en optant pour des couleurs et des coupes plus actuelles.»   

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