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Guérir n'est plus une utopie

Même si les traitements contre le VIH ont amélioré l’espérance de vie des gens atteints, aucun remède n’existe pour guérir de cette maladie. Plusieurs découvertes au cours des dernières années laissent toutefois penser que le jour n’est plus très loin où une personne pourra dire «J’ai déjà été séropositive».

  • Le Virus sous la loupe 

Agressif : VIH pour Virus de l’Immunodéficience Humaine : ce qui veut dire que le système immunitaire est devenu déficient. Cela se produit lorsque le virus s’attaque aux cellules qui défendent habituellement le corps contre les maladies. Bref, personne ne meurt du sida, mais succombe plutôt des maladies contre lesquelles le corps n’est plus capable de se défendre.

Indétectable : En plus d’être agressif, le virus a ceci de particulier : «c’est un expert du camouflage», explique le Dr Andrés Finzi, chercheur au Centre de recherche du CHUM. Là où d’autres maladies sont combattues par le système immunitaire, le sida passe inaperçu.

Mutant : Le virus passe inaperçu en grande partie parce qu’il a une capacité formidable à muter. D’où la difficulté à trouver un traitement uniforme efficace.

  • Les traitements d’aujourd’hui ou comment ralentir l’avancée du virus

AZT : le premier traitement est utilisé dès les années 1980. «Mais après quelques mois de traitement, il n’était plus efficace, le virus devenait résistant», souligne la Dre Cécile Tremblay, directrice de l’Unité hospitalière de recherche, d’enseignement et de soins sur le sida (UHRESS) du CHUM.

Trithérapie
V1: En 1996 arrivent les cocktails de médicaments, la trithérapie, qui s’atta­quent aux différentes espèces virales (les multiples transformations du virus). «Au départ, ces cocktails pouvaient être assez nocifs pour le corps», dit la Dre Trem­blay. Par exemple, il y avait des problèmes de répartition des gras (les joues creuses typiques des séropositifs de l’époque).

V2 :
Aujourd’hui, l’espérance de vie des personnes séropositives se rapproche de la nor­male et les traitements sont beaucoup mieux tolérés qu’avant. «Mais s’il est possible de réduire la charge virale à des niveaux indétectables, on ne peut pas atteindre les réservoirs de cellules plus profondes», indique la Dre Tremblay. «Si on arrête le trai­tement, le virus revient», ajoute le Dr Finzi.

Pas tous égaux

  • En Afrique, les séropositifs n’ont pas tous accès à la génération de traitements moins toxiques, car ceux-ci coûtent plus cher et sont protégés par des brevets.
  • L’Inde produit plus de 80 % des médicaments antirétroviraux génériques (donc à faible coût). Le pays approvisionne la majorité des pays en développement, selon ONUSIDA.

  • Traitements d’avenir

Vers un vaccin
«Les traitements d’avenir du virus ne réduiront pas seulement la charge virale, mais élimineront toutes les cellules in­fectées, y compris celles où le virus est latent», dit le Dr Finzi.

Le vaccin préventif pour les personnes non infectées fait naître beaucoup d’espoir. «L’identification de nouveaux anticorps très puissants capables de neu­traliser une très gran­de proportion des virus en circulation est un domaine en pleine ébullition», précise le Dr Finzi.

À ce jour, il y a eu trois vaccins testés au stade clinique. «Je suis optimiste quant au développement du vaccin, mais il ne faut pas l’attendre trop rapidement. La partie n’est pas gagnée, mais depuis peu, des choses commencent à déboucher, poursuit M. Finzi. On sait aujourd’hui que des puissants anticorps à large spectre existent».

Plusieurs études récentes ont montré que lorsque des anticorps puissants à large spectre sont injectés à des singes, ils sont capables, dans certains cas, de neutraliser l’infection.

Vers une meilleure connaissance de l’ennemi


Ce qui accélérerait le développement du vaccin serait une image complète en haute résolution et en trois dimensions de la «clé» du virus, c’est-à-dire ce qui lui permet d’entrer dans la cellule. «Cela permettrait de mieux comprendre contre quoi on se bat», plaide M. Finzi.

  • Des stratégies pour freiner l’épidémie

En attendant le vaccin, il existe des stratégies pour freiner l’épidémie.

Accès aux médicaments : «Si on traitait toutes les personnes infectées, ce serait un grand pas», croit la Dre Tremblay. Environ 6,6 millions de personnes ont accès à un traitement antiviral et 9 millions d’autres en ont besoin, selon ONUSIDA.

Gel microbicide : Des études récentes ont démontré qu’un gel vaginal contenant un antirétroviral protège à 40 % contre la transmission.

Traitement préventif :
Des études portent à croire qu’un traitement préventif chez les personnes à risque (toxicomane, conjoint d’une personne atteinte) réduit les risques de transmission sexuelle du VIH.

La circoncision : La circoncision réduit d’environ 60 % le risque de contracter le virus dans les rapports hétérosexuels. «Le prépuce est riche en cellules et nervures, ce qui en fait un aquarium idéal pour le virus», explique la Dre Tremblay. De plus, la peau des personnes circoncises est plus épaisse et le virus y pénètre plus difficilement.

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