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Le VIH-sida toujours craint

À tous les mois, Valérie Legault, de l’organisme l’Anonyme, rencontre des jeunes hommes du quartier Saint-Michel dans des écoles ou des maisons de jeunes pour échanger avec eux sur la sexualité. Elle leur parle d’infections transmises sexuellement (ITS), mais aussi du VIH-sida. «C’est l’infection dont ils ont le plus entendu parler. Ils la craignent parce qu’ils savent qu’elle est mortelle», explique la sexologue.

Valérie Legault a mis sur pied en 2009 le projet Attache ta tuque-Fais de toi un homme. Celui-ci vise à sensibiliser les hommes âgés de 14 à 30 ans aux risques des ITS. Avant, en 2007 et en 2008, l’Anonyme avait réalisé le projet Hey fille mets tes culottes qui s’adressait aux jeunes filles du quartier Saint-Michel.

C’est que les jeunes forment l’une des clientèles les plus vulnérables aux ITS, selon le portrait des infections transmissibles sexuellement et par le sang au Québec qu’a publié le ministère de la Santé. En 2009, jusqu’à 67 % des cas de chlamydia, près de 46 % des cas des gonorrhée et pas moins de 6 % des nouvelles infections au VIH ont affecté des jeunes âgés de 15 à 24 ans.

Pour freiner la propagation des ITS, Valérie Legault discute avec les jeunes de comportements sexuels sécuritaires, de contraception et de test de dépistage. Elle s’est rendu compte au fil de ces rencontres que les jeunes banalisent les conséquences des ITS puisqu’il est possible de vivre normalement tout en étant infecté. «Les jeunes sont convaincus qu’il y a des médicaments pour la plupart des ITS», dit-elle.

Pour beaucoup de jeunes, l’utilisation du condom demeure facultative. Près de 47 % d’entre eux ont affirmé en 2009 ne pas «toujours» l’utiliser avec leurs partenaires sexuels occasionnels, mentionne le rapport du ministère de la Santé. «Les jeunes délaissent le condom pour toutes sortes de raisons, rapporte Valérie Legault. Certains se sentent au-dessus de [la problématique des ITS]. D’autres ne sont pas capables de l’utiliser correctement. Il y en a aussi qui ont peur de perdre leur érection.»

Depuis que l’Anonyme élabore des projets de sensibilisation, l’organisme évalue avoir rejoint environ 1 500 jeunes. C’est très peu, considérant les besoins, avance la sexologue de l’organisme communautaire. «Ce qui manque, c’est un programme d’édu­cation à la sexualité dans les écoles, affirme-t-elle. Les jeunes ne possèdent pas assez de connaissances sur les ITS et la contraception.» Elle ajoute que les jeunes auraient besoin d’informations non seulement sur la sexualité, mais aussi sur les relations a­mou­reuses afin, qu’ils puissent dé­velopper un esprit critique.

Les toxicomanes et le VIH
Jusqu’à 20 % des personnes infectées par le VIH au Québec depuis 2002 consomment des drogues à l’aide d’une seringue, rapporte une étude du ministère de la Santé.

  • «Les personnes qui fréquentent nos services vivent beaucoup d’isolement et ont une faible estime de soi, explique le coordonnateur de Cactus Montréal, Benoît Morissette. Ils connaissent les risques, mais au point où ils en sont, ils ne voient rien d’autre que la consommation. Ils ne sont pas prêts à prendre soin d’eux-mêmes.»

  • M. Morissette rapporte que le sentiment d’urgence devant «l’épidémie du VIH-sida» a diminué. Il croit malgré tout que la solution pour les toxicomanes consiste à implanter un site d’injection supervisée, où ils pourraient consommer dans des conditions sécuritaires et hygiéniques. Cactus Montréal compte en ouvrir un l’été prochain.

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