Mon enfant se masturbe, comment dois-je réagir?

Les premières années de vie de l’enfant sont riches en découvertes!

Bébé apprend à marcher et à parler. Il se familiarise avec son corps et avec… ses organes génitaux. Est-ce normal pour un enfant de se masturber? Quelles limites faut-il lui imposer?

Serrer les cuisses très fort, se balancer, frotter ses organes génitaux sur des jouets ou sa doudou, les comportements masturbatoires sont variés. Certaines pratiques sont plus subtiles, tandis que d’autres sont beaucoup plus évidentes. Chose certaine, il est tout aussi normal pour les enfants des deux sexes d’avoir des comportements masturbatoires que de pas en avoir du tout. La découverte des organes génitaux survient vers l’âge de 7 à 10 mois. L’enfant découvre sa vulve ou son pénis, comme il a découvert ses mains, ses oreilles et ses orteils!

L’autostimulation apparaît généralement entre deux et six ans. En fait, celle-ci est souvent synchronisée avec l’apprentissage de la propreté. C’est plus facile de se caresser lorsqu’on n’a plus de couche! Il est important de ne pas voir la masturbation infantile avec «nos yeux d’adultes». Il n’est pas question de fantasmes ou d’érotisation. Elle doit plutôt être perçue dans un contexte de recherche de sensations agréables, de détente et de curiosité chez l’enfant.

Certains parents peuvent être mal à l’aise face à ce genre de comportements. Sachez que votre réaction enseignera à votre enfant ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. Évitez donc de le chicaner ou d’avoir une réaction du type «Qu’est-ce que tu fais? Cache ça!» Votre enfant pourrait en venir à croire qu’il fait quelque chose de mal ou d’interdit et qu’il doit le faire en «cachette». Cela risquerait de lui créer des blocages. Expliquez-lui plutôt qu’il a le droit de toucher ses organes génitaux (insistez sur le fait qu’il est le seul propriétaire de son corps), mais qu’il y a des endroits et certains moments pour le faire.

La chambre peut être perçue comme un lieu de punition. Vous pourriez plutôt proposer qu’il ou qu’elle s’adonne à la découverte de son corps dans la salle de bain, par exemple. L’enfant comprend à un très jeune âge le concept de pudeur et un peu plus tard, celui d’intimité. Il se fera plus discret en grandissant. Cela dit, il vous faudra respecter l’intimité qui lui revient.

Somme toute, l’autostimulation chez l’enfant ne doit pas devenir une source d’inquiétude, à moins qu’elle soit excessive ou compulsive, ou encore, qu’elle cause des douleurs physiques. Après tout, la découverte de son corps est la base naturelle d’une sexualité saine et épanouissante!