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Gérer la victoire

Photo: www.jupiterimages.com

La victoire est à vous… Pauvre de vous!

«Le plus grand péril se trouve au moment de la victoire», a dit Napoléon Bonaparte. Vous avez tout donné pour en arriver là, mais ne vous reposez pas sur vos lauriers, car le plus dur reste à faire. Il n’y a de victoire qu’à celui qui sait la conserver. Votre succès attire la jalousie et la convoitise, il vous isole. Jusque-là, vous n’aviez qu’un ennemi. Maintenant, vous en avez aussi au sein même de votre équipe.

Plus on réussit, moins on a d’amis. Les gens vont se chercher une raison pour vous haïr et vous nuire. Ne leur en donnez pas l’occasion! Si vous savourez trop votre succès, on vous prendra pour un prétentieux opportuniste. Si vous n’en faites pas assez, on vous accusera de fausse modestie.

Attention à l’arrogance. Sur le coup, le triomphe donne l’effet d’une légère ivresse tra­duite par un excès de confiance et d’assurance qui irritera votre concurrent déchu. Vous mourrez d’envie de remettre à sa place celui qui vous avait promis de vous battre. Vous êtes tenaillé par l’envie de lui lancer votre gloire en pleine face!

C’est pourtant la dernière chose à faire. En temps de guerre, je vous conseillerais tout simplement de le faire trépasser afin qu’il ne se relève jamais, mais dans notre démocratie, ce serait plutôt mal vu… Afin d’éliminer la menace qu’il représente, faites-vous-en un allié.

Au moment de votre couronnement, exprimez sincèrement votre satisfaction et n’ayez pas peur de souligner votre mérite. Cependant, il est important de le partager avec toutes les personnes qui vous ont aidé et porté sur le trône. Remerciez votre équipe et, surtout, valorisez votre opposant plutôt que de l’humilier. Le combat fut difficile et votre adversaire était coriace.

Ce jeune lion vous a poussé à vous surpasser pour le dépasser! Reconnaissez ses bonnes idées et promettez de vous en inspirer. Offrez-lui même une place de choix dans votre équi­pe. Un ennemi épargné sera plus fidèle qu’un ami trop gâté.

Pour conserver votre statut, il vous faudra régner sous l’hégémonie de la mesure, de la constance et de la générosité. Ne soyez pas dictateur. Faites preuve d’écoute, soyez ouvert d’esprit et attentif à votre entourage. Inspirez-vous-en et inspirez-les. N’affichez pas votre pouvoir avec trop de prétention, car il pourrait rapidement être remis en cause et défié.

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