Nomad Junkies: vivre du voyage
Safia Dodard et Émilie Robichaud sont des nomades. Elles passent plus de 90% de leur temps en voyage, visitent des dizaines de pays chaque année et réussissent à gagner leur vie à l’étranger. Tout ça, en plus de gérer le magazine de voyage en ligne Nomad Junkies. Comment font-elles pour conjuguer voyage et travail?
Safia Dodard répond aux questions de Métro en attendant l’embarquement de son vol vers l’Asie.
Comment parvenez-vous à passer autant de temps à l’étranger tout en travaillant à temps plein?
Pour moi, ce qui marche, ça va avec la tendance du slow travel. C’est ce qui me permet de faire mon travail de nomade numérique. On trouve des endroits dans le monde, par exemple en Asie du Sud-Est, en Europe de l’Est ou en Amérique du Sud, où le coût de la vie est beaucoup plus bas qu’ici. Si on décide d’y aller en mode slow travel, on peut louer des endroits et répartir les coûts sur un, deux ou trois mois. Si on compare les coûts dans ces pays avec ceux au Québec, comme l’appartement ou le cellulaire, ça fait une grosse différence quant au budget.
Qui sont vos lecteurs types sur Nomad Junkies?
Les membres de la génération Y: étudiants qui partent entre deux sessions, gens qui vont vivre à l’étranger, jeunes professionnels qui prennent leurs vacances. Il y a aussi beaucoup de gens qui sont en remise en question, qui veulent faire de gros changements dans leur vie. Ils veulent tout quitter pour voyager, trouver un mode de vie alternatif. C’est vraiment dans la tranche d’âge 18-35.
Quelles sont les destinations qui intéressent le plus vos lecteurs?
Il y a des gens qui veulent faire du tourisme d’aventure. Ce qui est vraiment populaire en ce moment, c’est le Népal et l’Islande. Sinon, ce sont beaucoup des destinations pour un premier voyage solo. Ces personnes souffrent un peu d’insécurité quant à la destination, alors on leur propose souvent des pays de l’Asie du Sud-Est, comme la Thaïlande, où il est super facile de se déplacer et où la vie n’est pas très chère. On suggère également des pays d’Amérique latine, comme l’Équateur ou la Colombie.
Recommandez-vous le mode de vie nomade à tout le monde?
C’est sûr qu’il y a un gros travail à faire avant de partir et pendant le voyage. C’est difficile de ne jamais savoir où tu t’en vas, où tu vas dormir. À moins d’avoir un emploi avant de partir, tu ressens le stress du travailleur autonome, le même que tu vivrais à la maison, mais tu le vis à l’étranger. Ça, ça cause beaucoup de stress. Il faut être diligent, très organisé, très motivé.
Vous avez conçu la série de conférences Nomad Talks cette année, en partenariat avec Les grands explorateurs. De quoi parlez-vous durant ces conférences?
Le thème central, c’est comment voyager à temps plein, voyager plus loin, plus longtemps. Cela dit, les conférenciers et les thèmes sont différents chaque fois. Au début, c’était Émilie et moi qui donnions les conférences. On présentait notre modèle à nous. Cependant, étant donné que Nomad Junkies est une communauté et que ce ne sont pas seulement Émilie et Safia qui voyagent, on voulait mettre en avant tous les modèles possibles pour rendre le voyage accessible. Il n’y a pas juste un modèle.
Pensez-vous un jour devenir sédentaire?
C’est la grande question! C’est sûr que j’aimerais avoir un pied-à-terre quelque part, mais ce n’est pas dans mes plans de venir m’installer définitivement à Montréal.