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5 tendances touristiques à surveiller en 2015

Photo: Métro

Plusieurs phénomènes globaux affecteront le tourisme prochainement. Les acteurs de ce secteur économique devront prendre en compte, par exemple, la capacité d’attention réduite de la génération Z, l’affection des jeunes pour la mise en scène de soi et les égoportraits, les changements climatiques, etc.

Pour une troisième année, Pierre Bellerose, v-p relations publiques, accueil, recherche et développement du produit chez Tourisme Montréal, et Paul Arsenault, professeur en gestion des organisations touristiques à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM, ont dressé mercredi – sans boule de cristal – la liste de leurs intuitions quant au milieu touristique pour l’année qui vient de débuter. De ces 15 tendances pour 2015, Métro en détaille cinq qui ont particulièrement retenu son attention.

Bouton-vert_01 L’ère de l’image de soi
L’égoportrait touristique sera très en vogue, affirment M. Arsenault et M. Bellerose, et cela aura des impacts sur les destinations et les intervenants du milieu du voyage. En effet, la tendance voudra qu’on mise moins sur le lieu que sur la mise en scène. «C’est un mouvement de fond, croit Paul Arsenault. On n’a plus le temps de parler, ni de taper des courriels. On est à l’ère de se mettre en valeur. [On le fait avec] moins de mots et plus de visuels».

Bouton-vert_02Le début de la fin de l’histoire
C’est un phénomème de société: la jeune génération n’a plus le temps de se faire raconter des histoires. «Ce qu’on se rend compte de la génération Z (ceux nés après 1995), c’est que son temps d’attention diminue. C’est rendu à 8 secondes. Passer des messages en 8 secondes, ce n’est pas évident», précise M. Bellerose. Comme conséquence, on passe de la notion de «storytelling» (raconter une histoire) à la nouvelle tendance, celle du «storymaking»: faire sa propre histoire. Le concept, souligne M. Arsenault, est étroitement lié à l’ère de l’image. On fait participer la clientèle et celle-ci devient ambassadrice d’un produit touristique, gratuitement!

Bouton-vert_03 Les hôtels travailleront fort pour notre confort
Il est encore possible pour les hôteliers de faire valoir leur savoir-faire, croit Paul Arsenault. Le nec plus ultra pour ceux qui fréquenteront les établissements hôteliers? Pouvoir dormir confortablement. Car Airbnb a beau offrir des hébergements sympa, il est possible de devoir dormir sur un vieux matelas. Les hôtels miseront donc sur des lits plus confortables, une acoustique irréprochable – afin de ne pas entendre les fêtards de l’autre côté du mur – et aussi sur la technologie (par exemple, un service de conciergerie numérique) pour faciliter la vie de ses visiteurs.

Bouton-vert_04L’automne devient l’été: les changements climatiques appliqués
Hausse des températures, allongement des saisons: le milieu touristique doit s’adapter aux changements climatiques dès maintenant, croient les experts. Que ces changements soient positifs – comme à La Ronde, où on a allongé la saison et dont le meilleur weekend est maintenant celui de l’Halloween –, ou plus difficiles, notamment pour les sports d’hiver, ils auront un impact dans le marketing, les plans d’affaires, et sur les attraits eux-mêmes. «La Fête des neiges de Montréal, par exemple, est de moins en moins une fête des neiges, et de plus en plus une fête urbaine», illustre Pierre Bellerose.

Bouton-vert_05Le tourisme collaboratif, la suite
Même si «on a vu récemment d’autres secteurs collaboratifs émerger, comme dans le milieu de la restauration, il ne semble pas poindre une grande augmentation dans ces autres secteurs», analyse M. Bellerose. À part en hébergement (comme Airbnb) et avec le taxi (Uber-X), le collaboratif aurait donc ses limites. «Airbnb a tenté à trois reprises de se lancer dans des tours et des activités, sans succès», précise M. Bellerose. D’autant plus que, malgré la croissance de plate-formes comme Airbnb, une résistance existe. «[Ce sera] une année de brassage qui va peut-être nous [en] faire voir les limites», termine le v.-p. de Tourisme Montréal.

En vrac
Les 10 autres tendances évoquées par Paul Arsenault et Pierre Bellerose

  • La force retrouvée du marché américain
  • L’internet des objets
  • 2015: l’année de saturation pour les agences de voyage en ligne
  • Du défi et de la complexité d’être restaurateur
  • La gouvernance renouvelée du tourisme québécois
  • Les aéroports nous accueillent et nous facilitent la vie
  • Les organismes de gestion de la destination (ex: Tourisme Québec), agents de développement économique?
  • La Chine, opérateur touristique d’envergure
  • La convergence du commerce physique et du commerce virtuel
  • La fin du marketing de masse en tourisme

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