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Ferme de bord de rue à Ahuntsic-Cartierville

Réal Migneault dans sa ferme de rue
Réal Migneault se prépare à relancer sa ferme de rue qui propose légumes et fruits frais cultivés à même la devanture de sa maison, rue Saint-Denis. Photo: Amine Esseghir/Métro

Un résident d’Ahuntsic tente pour la deuxième année l’aménagement d’une micro-ferme devant sa maison. Tomates, concombres, choux, courges, ail, petits fruits, ses produits variés, qu’il assure être bio, seront mis à la disposition du public à des prix très abordables.

Depuis deux semaines, Réal Migneault est très occupé. Il transforme ses plates-bandes avant en potager.

À la différence de l’an passé, il ne pourra cultiver l’entièreté de son terrain puisqu’une partie doit être laissée au repos. Pour demeurer au même niveau de production, il a ajouté des pots en géotextile, fournis par l’entreprise Microhabitat.

Ces pots permettent de faire de l’agriculture urbaine à des endroits où c’est plus difficile à réaliser. Le but est d’avoir le plus de surface cultivable, que ce soit en plein sol ou en jardinière.

«J’ai hâte de voir ce que ça va donner. Ces pots peuvent être utilisés par tout le monde», mentionne M. Migneault.

Il assure que 75% de sa production de l’an dernier a été vendue. Les clients choisissaient sur plan le produit qu’ils voulaient prendre. Tout était vendu au fur et à mesure. Cette année, il veut changer l’approche.

 Donateurs

On va travailler sur la base d’une campagne de financement. On va chercher des dons et en échange, les bienfaiteurs repartiront avec des pots ou divers produits de la ferme», souligne-t-il.

Il assure avoir déjà une bonne quantité de semis à proposer. «Ils se font rares, ils sont chers et la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Les miens sont certifiés bio», affirme M. Migneault.

Alors qu’il travaille seul pour le moment, il souhaite l’aide de bénévoles. «Ils ne repartiront pas les mains vides à la fin de la journée», promet-il.

Il veut aussi que sa ferme de la rue devienne un acteur dans la communauté. «Nous allons faire de la redistribution des denrées, dit-il. Je n’ai pas de chambre froide. Les invendus de la journée iraient à des organismes qui en ont besoin, que ce soit une banque alimentaire ou un groupe de réinsertion.»

Il est également prêt à proposer son expertise de jardinier à ceux qui veulent se lancer, comme lui.  Son objectif est que des fermes de rues poussent comme des champignons dans la ville.

Gratitude

M. Migneault n’a recommencé sa ferme qu’à la fin de mai, parce que les dernières semaines ont été difficiles pour lui.

Au moment où la pandémie de la COVID-19 s’étendait dans les CHSLD, sa mère de 82 ans avait été déclarée en fin de vie. Il avait été autorisé à lui rendre visite pour un dernier au revoir. C’est à ce moment-là qu’elle est allée mieux et dès lors, on lui a interdit une fois de plus les visites.

Cette situation paradoxale l’avait poussé à ameuter les médias. Si les proches ont été autorisés par la santé publique le 11 mai à entrer dans les CHSLD pour aider leurs parents, c’est un peu grâce à lui.

Aujourd’hui, sa maman est guérie et se porte mieux. «Je suis dans un esprit de gratitude après ce qui s’est passé ce printemps-ci. Cela tient presque du miracle et cela me donne une énergie débordante», fait valoir cet agriculteur urbain.

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