Soutenez

La contraception masculine, ça se passe comment ?

Photo: 123rf

À l’occasion de la journée mondiale de la vasectomie qui a lieu le samedi 13 novembre, Métro s’est penché sur le sujet afin de démystifier les méthodes de contraception masculine et de faire un état des lieux des options disponibles pour ces messieurs.

Alors que les femmes sont majoritairement impliquées dans le processus de contraception au sein du couple hétérosexuel, la vasectomie représente une option différente du condom, qui implique plus la gent masculine. Non négligeable, cette méthode de contraception est peu invasive et presque indolore.

La vasectomie c’est quoi?

La vasectomie est une intervention chirurgicale qui consiste à ligaturer les canaux qui véhiculent les spermatozoïdes des testicules jusqu’à l’urètre, où est éjecté le sperme. Bien que l’intervention en elle-même semble importante, elle ne l’est pas, en réalité.

Deux techniques existent: une technique dite «classique», qui demande deux incisions, et la technique dite «sans bistouri». Cette dernière nécessite une seule incision de 0,5 millimètre à l’aide d’un ciseau pointu. Cette dernière ne dure qu’une dizaine de minutes sous anesthésie locale.

La vasectomie «sans bistouri» peut se faire dans le bureau d’un médecin et ne nécessite pas de point de suture.

Le Dr Dominique Pilon, médecin de famille du Groupe de médecine de famille universitaire (GMF-U) Cartierville explique que la seule contre-indication à la vasectomie est «le doute de l’homme».

Selon lui, il est important de s’assurer que l’homme qui souhaite effectuer une vasectomie est sûr de sa décision. La vasectomie est une méthode de «stérilisation permanente». Même si une opération inverse est possible, cette dernière n’est efficace qu’à 50%, selon le Dr Pilon.

«Il faut vraiment voir la vasectomie comme une chirurgie définitive, dit-il. Il ne faut pas se fier à cette chirurgie [inverse].»

L’intervention est prise en charge par la RAMQ. Il faut cependant compter entre 500 $ et 600 $ dans le secteur privé.

Selon le Dr Pilon, les complications sont minimes. Il y a un risque d’infection et d’hématome dans moins de 1% des cas et une sensation d’inconfort pendant quelques jours.

Le risque de reconnexion du canal après vasectomie, et donc pour l’homme de redevenir fertile, est selon le Dr Pilon de 1 sur 1000, alors que pour une femme qui prend la pilule, le risque de tomber enceinte est de 1 sur 100. Un couple aurait donc 10 fois moins de chance d’avoir un enfant si monsieur a subi une vasectomie.

Attention aux mythes et légendes

Le Dr Pilon met cependant en garde contre différentes pratiques et techniques ancrées dans les mœurs et qui, pourtant, ne sont pas sans risque. C’est surtout le cas de la technique dite de «retrait» de l’homme avant éjaculation. Selon le Dr Pilon, elle aurait une efficacité de 60%.

L’utilisation d’un anneau thermique est à éviter selon lui dû à l’incertitude de son efficacité. Pour ce qui est des injections de testostérone, il explique qu’il n’existe pas encore de « bonne dose » et que ces injections ne sont toujours pas indiquées au Canada.  

Concernant des options autres que la vasectomie ou au condom, il déplore qu’il n’y ait «pas beaucoup d’avancées» depuis plusieurs années en matière de contraception masculine. Cependant, différentes pistes sont à l’étude.

C’est le cas d’un gel qui permettrait de bloquer le canal. Il empêcherait ainsi la circulation des spermatozoïdes, et qui serait une technique réversible.

Une pilule contraceptive masculine, dont l’utilisation est semblable à celle pour la contraception féminine, est une autre piste. Elle reste cependant encore à l’étude.

Selon le Dr Pilon, le Québec est un «champion du monde» en termes de vasectomie. La demande ne cesserait d’augmenter depuis les années 90.

Chaque semaine, une sélection des nouvelles de votre arrondissement.

Nos infolettres vous suivent partout.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.