Un oiseau rare observé au Technoparc
Les ornithologues et les amateurs d’oiseaux ont pu assister à un phénomène plutôt rare. Un tyran à longue queue a été repéré près de la clôture qui sépare le Technoparc de l’aéroport Montréal-Trudeau.
Cet oiseau qui niche principalement dans le centre-sud des États-Unis, soit au Texas, au Missouri ou en Oklahoma, a été vu près de Dorval, à environ 1700 kilomètres de distance de son territoire habituel. Cependant, bien que rare, il ne s’agit pas de la première visite du tyran à longue queue au Québec. Une douzaine de ces oiseaux ont été vus dans la province depuis les 20 dernières années, selon le directeur général de QuébecOiseaux et ornithologue Jean-Sébastien Guénette.
«Un tyran semble se perdre ici aux deux ans environ. Les apparitions se font généralement entre les mois de juin et novembre», ajoute M. Guénette.
Plusieurs causes peuvent expliquer le fait qu’un oiseau puisse se perdre jusqu’à chez nous, notamment des conditions météorologiques qui auraient causé de la confusion chez l’animal. Dans plusieurs cas, il est également possible que l’inexpérience de l’oiseau puisse l’avoir trompé, comme c’est probablement le cas du tyran à longue queue qui a été vu près de Dorval, explique l’ornithologue.
D’ailleurs, l’oiseau en question a probablement croisé plusieurs de ses confrères sur la route en direction opposée, à l’approche de l’hiver canadien.
Ces oiseaux peuvent se perdre simplement en raison de la pollution lumineuse qui vient interférer avec leur système de navigation et qui les désoriente.
Jean-Sébastien Guénette
Malheureusement, comme le tyran à longue queue n’est pas adapté au territoire québécois et qu’il se nourrit principalement d’insectes, il est fort probable qu’il perdra la vie au Québec.
«C’est triste, mais ça m’étonnerait qu’un oiseau désorienté comme celui-ci retrouve le bon chemin avant qu’il soit trop tard», renchérit l’ornithologue.
Année historique au Québec
L’année 2021 a marqué l’histoire en matière de découverte d’oiseaux rares. Plusieurs espèces ont fait le long voyage jusqu’à la Belle Province au plaisir des amateurs d’ornithologie.
Les observateurs québécois ont notamment repéré la grive litorne, l’eider de Steller, le pygargue empereur, le sporophile faux-bouvron, l’ibis à face blanche et l’oie de la toundra.
Cette hausse historique de découvertes au Québec s’expliquerait notamment par le fait que l’observation d’oiseaux est une activité de plein air qui a énormément gagné en popularité durant la pandémie, selon M. Guénette.
«Il y a beaucoup plus de yeux sur le terrain qu’avant et plus de personnes utilisent les réseaux sociaux pour annoncer qu’un tel oiseau a été vu sur le territoire», explique l’ornithologue.
Également, l’utilisation des plateformes comme eBird permettent un partage plus rapide des connaissances sur les oiseaux.