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Hébergements d’urgence réclamés à Saint-Laurent

« On peut recevoir un message envoyé à trois heures du matin ,incomplet, ou une femme qui raccroche quand son mari rentre » — Marie Claude Leclerc Photo: Gracieuseté – Aunerade Beaucage

La journée du 6 décembre marque 32 ans depuis la tuerie de l’École polytechnique de Montréal, qu’a soulignée le Centre des femmes de Saint-Laurent (CFSTL). L’organisme de Saint-Laurent a fait circuler une pétition demandant l’augmentation du nombre de places d’ hébergements d’urgence destinés aux victimes de violence conjugale et sexuelle, auprès des élus laurentiens des trois paliers de gouvernement.

La place était à l’improvisation de par la pluie, alors que le centre avait prévu d’honorer au parc Beaudet les 14 victimes du féminicide le plus meurtrier du Canada, en plus des 18 femmes assassinées au courant de l’année 2021.

«Le ciel pleure», a exprimé une participante lors de l’évènement tenu dans les locaux de l’organisme. Réflexions et émotions se côtoyaient dans la salle, après le visionnement du court documentaire «Au-delà du 6 décembre».

Des contemporaines de la tragédie se souviennent encore de la peur et du choc. La marque du crime a traversé les générations: une étudiante du Cégep Saint-Laurent relate le témoignage de sa mère, qui étudiait à l’école d’ingénierie lorsqu’elle avait 19 ans.

La commémoration et la pétition du centre s’inscrivent dans la campagne de sensibilisation des «12 jours contre les violences faites aux femmes». Cette année, le CFSTL a collaboré avec le Comité féministe du Cégep de Saint-Laurent.

«Plus il y a de personnes autour de la table, meilleures sont nos idées et plus ambitieux deviennent nos projets», avance la membre du regroupement estudiantin, Marilou Dubois.

Un atelier intergénérationnel a permis de rassembler ainées et jeunes pour partager des expériences vécues d’agressions.

Une première campagne dans l’histoire du CFSTL sur les réseaux sociaux s’est aussi tenue tout au long des 12 jours, au moyen de publications quotidiennes décrivant les types de violence.

Iceberg

Au moment de sa rédaction, la pétition du CFSTL a récolté 133 signatures. Un des points mis de l’avant dans le document est l’absence de maisons d’hébergements d’urgence pour femmes à Saint-Laurent.

La pétition a été remise à la députée provinciale Marwah Rizqy et au maire d’arrondissement Alan DeSousa.

L’objectif n’est pas de directement offrir des places aux femmes laurentiennes, mais plutôt à celles des autres secteurs de Montréal. Une personne nécessitant refuge est allouée à une adresse confidentielle éloignée du milieu de vie initial.

«On parle d’un déficit d’environ 15 000 places à l’échelle montréalaise. En augmentant les ressources à Saint-Laurent, on aide l’ensemble du réseau, ce qui bénéficiera aux Laurentiennes par ricochet», soutient l’organisatrice communautaire du CFSTL, Claudia Santibanez.

La pétition réclame aussi que la violence conjugale soit priorisée au même titre que la crise climatique, ajoute la membre du comité d’administration du CFSTL, Marie Claude Leclerc. «Il y a eu beaucoup de pressions et de mobilisations sur ce deuxième enjeu lors des élections fédérales et municipales», estime-t-elle.

Le principal critère d’accès aux services d’hébergement d’urgence pour les femmes est le fait de subir «de la violence et/ou des sévices [que la femme soit] menacée et/ou touchée par cette violence et/ou ces sévices».

Toutefois, une personne peut vivre une forme de violence sans que sa vie soit en danger, rappelle Marilou Dubois.

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