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Rencontre avec des jeunes d’une classe d’accueil

classe accueil outremont
Le groupe d’élèves de la classe de Nathalie Vézina. Photo: Jean-Baptiste Demouy/Métro Média

L’école Paul-Gérin-Lajoie-d’Outremont accueille chaque année des élèves issus du monde entier à Outremont. Pour favoriser leur intégration, l’école propose ce qu’elle appelle des classes d’accueil ou ILSS, pour Intégration Linguistique, Scolaire et Sociale. Le 2 décembre se tenait justement un spectacle de ces classes devant leurs camarades des filières classiques. Métro est allé à leur rencontre.

Nathalie Vézina est enseignante en classe d’accueil. Pour elle, les lettre du sigle ILSS (Intégration Linguistique, Scolaire et Sociale) nous aident à mieux comprendre le projet entourant les classes d’accueil.

L’objectif est donc «d’intégrer l’élève dans sa nouvelle ville, sa nouvelle culture, sa nouvelle vie, sa nouvelle école». Selon Mme Vézina, la connaissance du français est un besoin primordial avant de pouvoir aller au-delà. D’ailleurs, tous les cours sont offerts dans la langue de Molière. Mais il faut aussi penser à l’aspect scolaire.

C’est un nouveau milieu scolaire qu’il ne connaît pas. Un milieu avec d’autres approches pédagogiques. Dans certains pays, c’est beaucoup d’apprentissage par cœur alors qu’ici, on demande à son élève son opinion et de justifier son point de vue, par exemple.

Nathalie Vézina, enseignante en classe d’accueil à l’école Paul-Gérin-Lajoie-d’Outremont

Nathalie Vézina souhaite sensibiliser les jeunes élèves qu’elle a dans sa classe aux enjeux liés à l’actualité, à ce qui les touche ici aujourd’hui. Mme Vézina essaie ainsi de faire un pont entre le «bagage reçu avant et celui qu’ils reçoivent ici».

Nathalie Vézina. Photo : Jean-Baptiste Demouy/Métro Média

Une intégration sociale

L’enseignante souhaite faire parler le plus possible les élèves de ce qu’ils connaissent de leur pays natal: les habitudes de vie, les traditions ou autres. Cela doit permettrait de découvrir leurs différences de culture et de vie.

La classe d’accueil doit être un «moment privilégié», selon Mme Vézina. Durant cette classe, «ils doivent pouvoir s’exprimer, pour mieux se libérer». La perspective est donc beaucoup plus large que le simple apprentissage du français, précise l’enseignante.

Le temps passé dans les classes d’accueil peut grandement varier d’un élève à l’autre. Certains peuvent faire seulement une année, et d’autres en font plusieurs. Chaque élève apprend à son rythme, souligne l’enseignante.

La question pour les parents est: quand mon enfant va-t-il aller en classe régulière? Et il n’y a pas de réponse magique. Il y a plusieurs paliers à franchir et chacun va à son rythme.

Nathalie Vézina, enseignante en classe d’accueil

Le concret est vraiment important pour motiver les élèves à évoluer et à avancer dans leur parcours. C’est notamment le cas du spectacle qui s’est déroulé le 2 décembre dans l’école. Les élèves pouvaient développer un spectacle avec des finissants de l’UQAM pour créer des petites pièces de 5 à 10 minutes.

Les élèves des différentes classes d’accueil ont eu l’opportunité de créer un spectacle avec des finissants de l’UQAM. Photo : Jean-Baptiste Demouy/Métro Média

Les élèves témoignent

Tamay est d’origine iranienne. Pour elle, faire des activités comme aller au théâtre et au musée l’aide énormément dans le développement de son vocabulaire français. Par exemple, un mot l’a marqué: «merde».

J’ai appris le mot «merde». Mais en fait, ce n’est pas qu’un mauvais mot. Ça veut aussi dire bonne chance, et j’aime ça.

Tamay, élève en classe d’accueil

De son côté, Matteen est aussi originaire de l’Iran. La classe d’accueil lui a permis d’aller vers ce qu’il veut faire, «peu importe ce que pensent les autres personnes». Une affirmation qui est confirmée par les autres élèves autour de lui.

La classe d’accueil semble avoir un impact important sur le moral et le sentiment d’appartenance des tous ces élèves issus de l’immigration.

C’est notamment le cas de Natalia, originaire d’Amérique du Sud, qui parle avec émotion de l’impact de la classe dans son parcours.

La classe d’accueil est tellement belle. Tu apprends de différentes cultures, tu apprends sur toi-même… J’aime beaucoup et ça a été tellement beau pour moi. Par exemple, si tu as un accent, les gens vont se moquer de toi, mais pas ici.

Natalia, élève en classe d’accueil

Enfin, le sentiment général des élèves est positif. Ils sont tous très émotifs en en parlant. Même s’il y a des timides qui craignent de s’exprimer en français, il est assez impressionnant de voir tous ces élèves qui souhaitaient parler et communiquer leur expérience, et ce, peu importe leur niveau de français.

Les élèves de la classe d’accueil de Nathalie Vézina ont généralement entre 12 et 17 ans.

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