Les maisons de jeunes crient à l’aide
Éprouvées par des années de «sous-financement», les maisons de jeunes mènent une campagne de mobilisation pour obtenir les moyens de remplir leur mission auprès des adolescents.
À l’aube de son déménagement, la Maison des jeunes L’Ouverture, dans Montréal-Nord, n’échappe pas aux conséquences du sous-financement dénoncé par les organismes communautaires cette semaine.
«On n’arrive pas à offrir des salaires et des conditions de travail concurrentielles aux employés et ils fuient vers les institutions. Ceux qui restent se retrouvent avec une charge de travail supplémentaire et vivent de l’épuisement professionnel», explique la directrice de l’organisme, Sheilla Fortuné.
Dans la dernière année, l’organisme a perdu deux de ses intervenants. Des départs qui ne sont pas sans conséquences sur les adolescents.
«Il y a un lien d’attachement, de confiance, qui s’est créé avec l’intervenant. Recréer ce lien-là, ça prend du temps», souligne-t-elle.
Réduction des services
Le Regroupement des maisons des jeunes du Québec estime que près de la moitié des quelque 350 maisons de jeunes dans la province ont dû réduire leurs services ou fermer au cours de la dernière année en raison de la pénurie de personnel.
«On a besoin de ressources humaines pour pouvoir rester ouverts. Avec le roulement de personnel, c’est devenu impossible de remplir notre mission. On est au bout du rouleau», clame le directeur général du Regroupement, Nicholas Legault.
Le budget des maisons de jeunes varie en fonction de plusieurs facteurs, dont la localisation et le nombre d’intervenants. Le Regroupement estime qu’elles reçoivent en moyenne 132 000$ par an, soit le tiers de ce dont elles auraient besoin pour fonctionner.
«Souvent, quand les sommes qui descendent sont par programme, donc, par problématique, pour la santé mentale, la dépendance, il faut prendre le temps de rédiger des demandes de subventions, de cocher des cases de programmes, de faire des redditions de comptes», tient à mentionner M. Legault.
Le Regroupement invite la population à signer la déclaration d’engagement Plus pour nos ados d’ici au 13 mars prochain. Celle-ci sera déposée au gouvernement du Québec en marge du prochain budget, qui sera présenté par le ministre des Finances, Eric Girard, le 22 mars.