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Les employés de CARE Montréal autorisés à se syndicaliser

Des employés de CARE Montréal s’étaient donné rendez-vous devant le refuge de la rue Hochelaga le 4 février pour dénoncer leurs conditions de travail. Photo: Quentin Dufranne, Métro Média

Les employés de l’organisme CARE Montréal, qui gère trois refuges pour personnes en situation d’itinérance dans l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, seront syndiqués, a tranché mercredi le Tribunal administratif du travail (TAT).

Les 115 salariés seront représentés par le Syndicat des travailleuses et des travailleurs en intervention communautaire (STTIC), affilié à la Fédération de la Santé et des Services Sociaux (FSSS) de la CSN.

Selon les informations obtenues par Métro, l’employeur a retiré sa contestation, ce qui aurait facilité la décision du TAT d’autoriser l’accréditation syndicale.

La direction de CARE Montréal était sur la sellette depuis que d’actuels et anciens employés de l’organisme ont dénoncé un climat toxique et une campagne d’intimidation à la suite des démarches entreprises pour la syndicalisation.

Pour nous, il est inacceptable qu’en 2022, des employeurs agissent de manière aussi arbitraire et refusent de reconnaître la volonté collective de ses employés. Nous travaillons dans un contexte difficile, mais ce n’est pas parce que nos intervenants communautaires ont le cœur sur la main que nos employeurs doivent en abuser, comme c’était le cas chez CARE Montréal.

Jason Jammet, président du STTIC–CSN

Invité à réagir sur la décision du TAT, le directeur général de CARE Montréal, Michel Monette, a répondu que «nous sommes heureux que nos employés puissent se réunir et s’unifier pour mieux travailler avec nous à mettre fin à l’itinérance chronique à Montréal».

Des conditions de travail difficiles

Cette décision met un terme à une bataille entamée en janvier dernier par les employés de l’organisme. La décision du TAT toucherait tous les salariés, à l’exception du personnel de sécurité, peut-on lire dans le communiqué de la CSN.

En plus du climat toxique, des employés se plaignaient des nombreux changements de tâches, voire de lieux de travail, apportés sans préavis par la direction et auxquels ils devaient se plier. Ils ont également dénoncé la piètre qualité des équipements de protection fournis par l’employeur.

«Les conditions de travail sont dégueulasses chez CARE Montréal. Ils nous demandent de décrocher des rideaux et de toucher des lits pleins de punaises sans équipement, rien. Si on ramène de la vermine à la maison, ils ne cotisent pas une cenne pour l’extermination», avait raconté à Métro une employée qui avait demandé de conserver l’anonymat.

Concernant les employées qui auraient été congédiées après s’être plaintes auprès du conseil d’administration de l’organisme, il n’a pas été possible de confirmer si elles pourraient réintégrer leur emploi.

Auberge Royal Versailles

L’un des refuges d’urgence gérés par CARE Montréal est situé à l’Auberge Royal Versailles, à deux pas du métro Radisson.

Depuis l’ouverture de ce refuge en juillet 2021, des problématiques de cohabitation entre certains résidents de Mercier et les itinérants hébergés ont été soulevées dans les médias et lors des conseils d’arrondissement de MHM.

Ce fut à nouveau le cas lors de la séance du conseil du 7 mars.

Énumérant quelques méfaits qui ont eu lieu dans le secteur, un citoyen a demandé s’il «y a une corrélation à faire entre les graves allégations [concernant la direction de CARE Montréal] et les problèmes de cohabitation et si l’arrondissement cautionne ces allégations en octroyant le contrat à CARE».

En réponse, la conseillère de Maisonneuve-Longue-Pointe, Alia Hassan-Cournol, a soutenu qu’il n’y avait aucune corrélation à faire entre l’itinérance et les enjeux de la criminalité.

Pour ce qui est des allégations concernant la direction générale de CARE, on n’a pas de commentaires à faire sur la gestion d’un organisme, ce n’est pas de compétence municipale.

Alia Hassan-Cournol, conseillère de Maisonneuve-Longue-Pointe

L’élue a en revanche tenu à rappeler qu’une somme de plus de 300 000 $ allait être accordée à l’organisme L’Anonyme pour favoriser la cohabitation sociale dans le quartier.

Alia Hassan-Cournol a également précisé que la question de l’itinérance est une compétence de Québec «et la Ville de Montréal fait largement sa part sur l’enjeu de cohabitation sociale».

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