Grève générale au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges
Le Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges a déclenché une grève de 30 jours consécutifs hier, nouvelle tentative pour faire débloquer des négociations éreintantes.
La goutte qui a fait déborder le vase, pour le syndicat, est le refus de l’employeur d’aborder les questions pécuniaires lors d’une rencontre de négociation le 19 septembre. Une enveloppe budgétaire n’a apparemment pas encore été déterminée, alors qu’un gel salarial perdure depuis 2017. «Ça fait déjà cinq ans qu’on est en négociation collective. C’est inacceptable de penser qu’on n’est pas prêt à aborder le volet monétaire», estime le président du syndicat, Éric Dufault.
Ce dernier dénonce aussi une diminution significative du nombre de travailleurs depuis la pandémie, jumelée à une augmentation du volume de travail. Une situation qui a un effet «toxique», empêchant les employés de servir les familles au meilleur de leur capacité, selon M. Dufault.
«Ça nous affecte personnellement, parce qu’on n’est plus capable d’aider les gens comme on le faisait. On n’est plus capable de les prendre par la main, de les servir dans des délais raisonnables.»
Président du Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, Éric Dufault
La Fabrique de la paroisse Notre-Dame de Montréal, qui gère le cimetière, rejette ces reproches. Elle justifie notamment ses décisions par la forte concurrence dans l’industrie et par le fait que les clients font désormais leur commande sur le web ou par téléphone. Ces derniers seraient aussi plus soucieux des coûts en raison de l’inflation.
«Nous avons toujours discuté et négocié de bonne foi avec les représentants du syndicat […] Nous avons répondu aux demandes en recherchant des solutions», ajoute l’employeur, dans une déclaration qu’il a fait parvenir à Métro.
Une bonne foi que le syndicat remet en question, critiquant le manque de transparence de la partie patronale. L’organisme refuserait de divulguer les chiffres et les études qui lui permettent d’affirmer qu’il est dans une situation financière précaire l’empêchant d’offrir des conditions de travail plus avantageuses. «Quand on demande des reculs sur la convention collective, j’ai besoin de preuves tangibles. Il faut que j’explique [aux membres du syndicat] ce qui se passe», explique M. Dufault.
Le syndicat indique que toutes les opérations déjà planifiées, dont les cérémonies et les enterrements, seront effectuées comme prévu. En revanche, toutes les activités du pavillon administratif, notamment la vente de terrains et de sépulture ainsi que les demandes de réparation et d’entretien, seront affectées par l’arrêt de travail.
«Au cours de la grève, le Cimetière poursuit ses activités, et répond aux besoins de sa clientèle, assure pour sa part la Fabrique Notre-Dame. Nous continuons d’accueillir nos clients et d’offrir nos services aux familles endeuillées. […] Nous répondons rapidement à toutes les demandes liées à nos services, et ce, le jour même.»
Rappelons que le syndicat avait déjà exercé son droit de grève plus tôt ce mois-ci, déclarant un débrayage les 1er, 2 et 6 septembre derniers.