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Transport gratuit: revenir à la charge

STM
Photo: Amine Esseghir

La gratuité du transport en commun est une des principales revendications des personnes âgées à Montréal. Toutefois, malgré les promesses, elles semblent encore loin de se concrétiser.

La demande pour le transport gratuit est revenue récemment au centre des préoccupations des aînés alors que l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) Ahuntsic-Saint-Laurent tenait le 13 août son assemblée générale annuelle. Un des points phares de l’ordre du jour était la poursuite de la mobilisation des citoyens pour appuyer cette requête.

«Nous insistons sur cela, parce que nous disposons depuis 2016 d’une pétition de plus de 5000 signatures. C’est un travail au long court et nous avons une promesse de Valérie Plante [mairesse de Montréal] pour offrir la gratuité aux plus de 65 ans avant la fin de son mandat», indique le président de l’AQDR, François Marquis.

La mairesse de Montréal avait effectivement annoncé en pleine campagne électorale de 2017 qu’elle proposerait le transport  gratuit pour les personnes de 65 ans et plus ainsi que pour les jeunes de moins de 12 ans sur le réseau de bus et de métro.

La gratuité des transports en commun pour les plus de 65 ans et les jeunes ainsi que le tarif réduit pour les gens à faible revenu coûteraient 110 M$ selon les projections de Projet Montréal publiées il y a trois an.

«Le transport gratuit pour les personnes âgées est un besoin à long terme et complexe. C’est pour une accessibilité plus fluide. Pour que l’aîné se sente bienvenu dans le réseau de transport et qu’on ne le considère pas comme une personne inactive et immobile» – François Marquis, président de l’AQDR Ahuntsic/Saint-Laurent.

Une disposition similaire existe déjà à Laval, Mascouche et Terrebonne. M. Marquis se demande pourquoi ne pas le faire à Montréal. Pour lui, il s’agit d’améliorer la qualité de vie des aînés.

«Ils ne sont pas riches et ils ont besoin d’aller chez le médecin, d’aller à l’épicerie ou de simplement faire ce qui les intéresse dans la vie», indique-t-il.

Quand on évoque les coûts que cela pourrait engendrer, M. Marquis observe qu’il est plus avantageux de maintenir les gens âgés actifs socialement et donc plus utiles à la société.

Tarif social

Du côté de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), l’entité responsable du transport en commun dans la région métropolitaine, on ne parle pas de gratuité, mais de modulation.

«L’Autorité finalise un rapport portant sur la tarification sociale dans la région métropolitaine. Une réflexion sur les pistes à explorer pour accroître l’accessibilité des personnes à faible revenu au transport collectif et l’analyse de la faisabilité de différentes mesures de tarification sociale est en cours», souligne-t-on par courriel. L’ARTM rappelle au passage que des tarifs réduits sont déjà en vigueur dans le réseau de la STM.

L’Autorité se défend aussi de vouloir décider seule dans ce contexte. «Il s’agit d’une mesure au caractère fondamentalement social et qu’il est nécessaire de discuter du financement de telles mesures avec les élus», mentionne-t-on.

À l’hôtel de ville de Montréal, on évoque aussi une tarification harmonisée, étendue aux 82 municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). «Avec nos partenaires, nous explorons la possibilité de bonifier le critère de l’âge des usagers par des considérations sur les revenus et les périodes d’achalandage, de manière à créer une tarification sociale au bénéfice de toutes les personnes aînées de la CMM», écrit Catherine Cadotte, attachée politique au cabinet des élus de la Ville.

On apprend aussi qu’une refonte des tarifs des transports en commun est sur la table. Elle sera soumise à une large consultation publique à l’automne.

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