Chants de la pandémie à la maison de la culture Ahuntsic-Cartierville
Le spectacle Journal de confinés de chants d’opéra est probablement la performance artistique qui illustre le mieux l’adaptation permanente aux conditions changeantes des restrictions de santé publique. Il raconte à travers les airs lyriques les plus connus tout ce que nous vivons depuis le début de la pandémie.
Parrainé par l’Opéra de Montréal, le concert sera présenté en webdiffusion le 25 octobre, Journée mondiale de l’opéra. Il rassemblera trois chanteurs, une comédienne et un pianiste sur la scène de la maison de la culture Ahuntsic-Cartierville, en respectant la distanciation physique.
La trame narrative vient d’une œuvre de Pierre-Max Dubois, un compositeur français qui a créé l’opéra élastique. «Il est composé de 12 variations que l’on peut exécuter dans l’ordre qu’on souhaite et qui permet aussi de rajouter toutes sortes d’éléments», indique la metteure en scène, Nathalie Deschamps.
Cette enseignante aux Cégeps Marie-Victorin et Saint Laurent et qui a signé depuis 1995 une soixantaine de mises en scène pour l’Université de Montréal, l’Opéra de Montréal, le Conservatoire de musique du Québec ou encore pour l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, a ainsi a pu se servir dans l’abondant répertoire du chant lyrique pour agrémenter ce journal.
Référents
Quand on évoque l’alcool qui fut beaucoup consommé durant la première vague, on entend des extraits de la Traviata de Verdi. Lorsqu’il est question des difficultés que vivent les artistes, le tableau intitulé «le clochard» est présenté sur les airs de Mozart.
Quand on cite les médias sociaux, elle a dû être créative. «Nous avons un des personnages qui est un petit peu plus âgé qui s’est mis sur Instagram et Facebook. Cette femme les nomme très mal d’ailleurs. Et pendant qu’elle chante Carmen, elle se filme. Elle fait un live», décrit Mme Deschamps.
Il y a aussi une variation sur les recettes de cuisine que les gens ont faite durant le confinement. «On avait envie de le faire sur un ton léger parce que tout ce que nous vivons en ce moment, ce n’est pas facile. On a voulu traiter ce qu’on a vécu ensemble avec une pointe d’humour», relève la metteure en scène.
Partout
Le spectacle conçu cet été devait être diffusé à l’extérieur. Plusieurs extraits ont été joués place d’Youville dans le Vieux-Montréal, sur les rues Saint-Denis ou Sainte-Catherine. «On avait compris qu’on ne pouvait pas rouvrir les salles de spectacles», convient Mme Deschamps.
Lorsqu’en septembre, les salles ont été rouvertes, elle a adapté Journal de confinés en intérieur. Toutefois, ce sera la première fois que le spectacle est présenté en entier sur une scène.
La captation diffusée en direct devrait assurer une qualité optimale pour restituer le jeu des comédiens et les sonorités du chant.
«Ce que nous avons voulu faire, c’est de vraiment mettre en lumière la résilience de tout un chacun et de vraiment donner de l’espoir. Nous ne sommes plus capables d’entendre le « ça va bien aller », mais quelque part, ce qu’on veut entendre c’est « tenons-nous ensemble dans la perspective d’un jour meilleur »», explique la créatrice.
Les dernières retouches qu’elle apportera avant la diffusion devraient inclure des éléments pour évoquer ce qu’elle appelle le deuxième confinement, le spectacle étant en adaptation constante.
Journal de confinés, spectacle de chant lyrique, le 25 octobre, de 15h à 16h, en webdiffusion sur la page Facebook de la Maison de la culture Ahuntsic-Cartierville. Sur scène, les sopranos Elisabeth Gauthier et Catherine Saint-Arnaud, la mezzo-soprano Rose Naggar Tremblay et le ténor Pierre Heault, sous la direction musicale du pianiste Julien Leblanc.