« Ahuntsic n'est pas un quartier dangereux »
« Ce n’est pas un quartier dangereux, mais on peut comprendre l’inquiétude des gens », constate-t-il. L’événement qui avait suscité le plus de craintes en 2013, est survenu en juillet. Un homme âgé de 57 ans qui faisait une marche de santé avec sa femme, de nuit, avait été poignardé à deux reprises à l’angle de Park-Stanley et Durham. Les agresseurs, qui ne résident pas à Ahuntsic, étaient intoxiqués. « Ils avaient décidé de voler les sous de ces personnes. L’agresseur, lorsqu’il a retrouvé ses esprits, s’est livré à la Sûreté du Québec à Lachute, explique le commandant Amyot. C’est un geste commis sous l’emprise de la drogue. Est-ce qu’il y aura récidive ? Non. Est-ce qu’on aurait pu le prévenir cela ? Non, à moins que des policiers aient pu se trouver sur place au moment des faits. »
Un autre cas source d’affolement, les HLM Meunier-Tolhurst. Récemment dans une émission de télévision des résidents disaient, sous couvert d’anonymat, faire face à ce qui a été présenté comme des gangs de rues. « Il y a eu déjà des arrestations, maintenant on souhaite qu’il n’y ait pas de gradation », souligne-t-il.
Dans ce bloc de HLM, les citoyens ont sollicité les médias pour se plaindre de la vente de drogue et des incivilités qu’ils subissent. Une situation suffisamment inquiétante pour que des barrières et des caméras soient installées pour empêcher le va-et-vient d’étrangers. Pour le patron de la police de quartier : « les policiers travaillent sur la problématique, mais celle-ci s’est maintenant déplacée et pour certaines enquêtes il faut tout recommencer. »
La prostitution
En 2012, on a comptabilisé 52 affaires liées à la prostitution traitées par 1e PDQ 27.
En attendant les chiffres de 2013, on sait que les policiers travailleront encore cette année sur le sujet.
Outre la sollicitation, qui est toujours un délit au regard du Code criminel, M. Amyot souligne que la prostitution recouvre aussi d’autres activités criminelles. « Il y a souvent des points de vente ou de consommations de drogue en lien avec la prostitution », note-t-il.
L’action policière sera soutenue aussi par le maintien du comité prostitution. « Il faut maintenir les relations avec différents organismes, souligne-t-il. On peut essayer de tout enrayer, mais ces dames-là on va les retrouver ailleurs. » Il appelle aussi à plus de coopération avec les autorités administratives. « Dans le cas de SPA sublime, après l’intervention policière, les propriétaires ont été avisés que le permis était suspendu, relate-t-il. Ils ont voulu rouvrir, on a avisé la ville, un inspecteur est allé voir et la réglementation a été appliquée. »
Gare aux voitures
Le PDQ 27 continuera aussi à surveiller de près le vol de voiture. « On a un peu plus de vols de voitures qu’ailleurs parce que nous sommes situés à proximité d’une voie d’accès rapide, constate-t-il. C’est plus facile de sortir rapidement de l’île et les communications sont plus difficiles avec la police de Laval. On surveille de plus près la situation. »
Traversée par des voies de transit, Ahuntsic possède deux carrefours particulièrement dangereux : Papineau/Henri-Bourassa et Crémazie/Christophe-Colomb. Heureusement, on ne déplore qu’un seul décès en 2013. « Un pick-up a renversé une dame qui est décédée, note M. Mayot. Une situation dans laquelle personne n’était fautif et c’est le manque de visibilité qui est en cause. » Pour 2014, le commandant de PDQ veut augmenter la présence policière, « pour dire aux gens d’être attentifs à la manière de conduire. »
Les policiers maintiendront aussi leur contact privilégié avec les citoyens et continueront d’organiser des rencontres autour de problématiques de sécurité.