Affichage en français : une bataille permanente?
« Depuis 2011, nous avons déposé près de 180 plaintes concernant les compagnies de ce secteur », indique Jean Archambault de la section Nicolas-Viel de la SSJBM. Il y a eu 105 compagnies qui ont apporté les corrections nécessaires. Lorsqu’on s’est renseigné auprès de l’Office québécois de la langue française (OQLF), on nous a indiqué que le délai moyen entre le dépôt de la plainte et la correction, c’est 5 mois. Pour ces cas, cela fait plus de 21 mois que les requêtes ont été reçues à l’OQLF. »
Donner l’exemple
Le représentant de la SSJBM parle d’infraction à la loi. Concrètement, de quoi s’agit-il ?
La loi 101 préconise la nette prédominance du français en matière de langue d’affichage. Une disposition qui précise que la dimension de tout affichage en français doit être égale au double de celui dans une autre langue. « Parfois, les gens ignorent ce que signifie « nette prédominance », note M. Archambault. Le fait que le propriétaire des lieux se conforme à la loi, cela donne l’exemple à ses locataires. »
Par ailleurs, les plaignants insistent sur les réclamations visant Marcarko, parce que l’immeuble que gère cette compagnie est celui-là même où la ville loue les bureaux abritant le siège de l’arrondissement. Ce dernier paye un loyer de 1M$ par an et il a dépensé 4M$ pour aménager l’étage qu’il occupe. « Il est anormal que le plus gros client ne fasse pas pression pour faire respecter la loi », estime M. Archambault.
Quiproquo
Contacté par courriel, Eyal Cohen, directeur général de Marcarko, a indiqué qu’en tant que gestionnaire de l’édifice « Marcarko n’a reçu que quelques avis au cours des dernières années, et à chaque fois, nous avons immédiatement pris les mesures pour rectifier l’infraction. Nous ignorons si les plaintes auxquelles il est fait référence ont été déposées contre des locataires individuels ».
Pour M. Archambault, il y a une vingtaine de doléances visant les gestionnaires des plus gros immeubles de bureaux de la rue Chabanel Ouest. « Pour notre part, nous agissons de bonne foi pour respecter les lois en vigueur », a indiqué M. Cohen dans son courriel.