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Des travailleurs de la santé mettent en vente leurs établissements

Photo: Collaboration spéciale

Pour protester contre le risque de privatisation massive des services de santé, des travailleurs du Centre de santé et services sociaux (CSSS) d’Ahuntsic Montréal-Nord ont mis en vente symboliquement, le 1er juillet, deux Centres locaux de services communautaires (CLSC) ainsi que le centre d’hébergement Laurendeau.

«Ce qui nous fait peur, c’est de voir le privé, qui a déjà un pied dans le réseau, prendre le relais du public», relève Robert Poisson, président du syndicat de la Fédération de santé et de services sociaux (FSSS) du CSSS Ahuntsic Montréal-Nord.

Les protestataires ont installé des panneaux, imitant ceux d’un courtier immobilier, devant les établissements choisis. On y a inscrit le numéro de téléphone du responsable des plaintes au secrétariat du Conseil du trésor du Québec.

«Les gens qui passaient à côté y ont vraiment cru, note le responsable syndical. Il ont dû recevoir beaucoup d’appels.» Cette opération a été organisée pour dénoncer ce que les syndicalistes appellent le désengagement du gouvernement.

Nouvelle réalité
La mise en application de la loi 10 sur l’organisation du réseau de santé a apporté beaucoup de changements et depuis l’annonce du débat autour de cette loi, les représentants des travailleurs du CSSS Ahuntsic Montréal-Nord ont mené de nombreuses actions. Pour eux, ce sont des signaux d’alarme lancés avant de voir les services aux citoyens hypothéqués.

«On a appris que des compressions budgétaires de l’ordre de 25 à 28 M$ vont nous toucher. On ne sait ni comment cela sera réparti à travers la nouvelle entité – le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Nord de l’île (CIUSSS) – ni quels services seront concernés, indique M. Poisson. Nous redoutons que cela n’influe négativement sur les services directs aux malades.» Pour les travailleurs, tous les services accessoires ou administratifs ont déjà été concernés par des compressions, ne reste plus que les soins.

Par ailleurs, la nouvelle organisation qui se met en place progressivement ne rassure pas le syndicaliste. «À titre d’exemple, on devait rénover la cuisine de la résidence Laurendeau, raconte M. Poisson. Tous les devis étaient faits, les plans d’architecte prêts. Mais, la nouvelle organisation a tout stoppé. Entre-temps, la cuisine continue de se dégrader.»

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