Rentrée à Montréal: une nouvelle réalité pour des milliers d’écoliers
En ce jour de rentrée, quelque 77 500 élèves du préscolaire, du primaire et du secondaire du Centre services scolaires de Montréal (CSSDM) ont repris le chemin de l’école avec une nouvelle réalité marquée par le coronavirus. Malgré le spectre d’une éventuelle deuxième vague à l’automne, la fébrilité était à son comble chez le personnel, les élèves et les parents.
Le directeur du CSSDM, Robert Gendron, s’est dit «plus que prêt» à entamer l’année scolaire. «Ça fait depuis le mois de juin qu’on a le plan du ministre. Même si elles n’avaient pas ouvert en mai, les écoles s’étaient préparées».
À l’école primaire Philippe-Labarre, située dans le quartier Mercier-Est, les élèves et leurs parents, la plupart masqués, faisaient la file à deux mètres de distance pour rentrer dans la cour.
Parmi eux, Hani Athmane accompagne sa fille qui commence sa deuxième année. «À chaque rentrée, il y a quand même un certain stress, mais le contexte actuel fait augmenter le taux d’adrénaline et le stress par rapport à nos enfants et au personnel», a indiqué l’homme qui est aussi enseignant au Centre de services scolaire de la Pointe-de-l’île (CSSPI).
La directrice de l’école, Isabelle Grenier, était heureuse de revoir les écoliers qui devront apprendre à vivre avec les nouvelles mesures mises en place : classe bulle, lavage des mains chaque heure, masques pour les élèves du deuxième cycle, récréations divisées et marquage au sol.
«Il n’y aura pas de casiers pour l’instant, donc on va voir au fur et à mesure si on peut les remettre, mais pour l’instant les corridors sont un peu étroits, explique Mme Grenier. Les élèves vont apprendre à attendre aux intersections. S’il y a déjà un groupe d’engagé, on attend qu’il passe. La courtoisie et le respect vont faire partie de l’éducation.»
«Adaptation et école sont des synonymes. Dans le contexte, les écoles vont s’approprier la réalité de leur établissement et le rappel des consignes.»
-Robert Gendron, directeur du CSSDM
Pénurie de personnel
Jeudi, il y avait toujours 200 postes d’enseignants vacants sur le territoire du CSSDM, a indiqué Robert Gendron.
Cependant, le directeur du CSSDM a bon espoir de les pourvoir dans les prochaines semaines.
«Aujourd’hui, il y a des profs devant tous les élèves dans toutes les écoles. Certains sont des suppléants, bien sûr. Des fois, il y a des gens du service de garde qui viennent faire de la suppléance», a-t-il déclaré.
Il compte faire appel à des enseignants «non légalement qualifiés», c’est-à-dire des personnes ayant un baccalauréat dans un autre domaine que l’enseignement, pour pallier le problème. «On les place avec un conseiller pédagogique et eux peuvent rester en poste toute l’année», a-t-il précisé.
Robert Gendron prévoit également que des étudiants de quatrième année en enseignement puissent pourvoir des postes.
École en ligne
Robert Gendron a indiqué que l’école virtuelle du CSSDM sera mise en place dès lundi prochain.
En ce moment, 379 des 9000 enseignants du Centre de services scolaire ne reviendront pas travailler en personne.
Parmi ceux-ci, une vingtaine pourront enseigner en ligne aux élèves qui ne reviendront pas en classe.
«Hier soir, j’avais 75 élèves qui ne se présentaient pas à l’école à cause de leur condition physique ou celle des gens avec qui ils habitent. Mais il faut comprendre que ça va surement augmenter, car il faut un billet du médecin. Certains sont en train d’obtenir le papier de médecin», a ajouté M. Gendron.
Cas à la CSSPI
Le parent d’élève Hani Athmane qui enseigne au CSSPI affirme qu’il y a un «manque terrible d’enseignants».
La confirmation de trois cas de coronavirus parmi le personnel du CSSPI n’est rien pour rassurer le père. «Ça me stresse», dit-il.
Questionné à ce sujet lors d’un point de presse ce matin, le ministre de l’Éducation de Québec, Jean-François Roberge s’est engagé à être transparent avec les parents.
«Aussitôt qu’il y a un cas confirmé dans une école, que ce soit un membre du personnel ou un élève, les parents et les membres du personnel seront avisés, a-t-il assuré. Ça ne veut pas dire que tout le monde doit rester à la maison, mais on veut que les gens soient informés ».