Grève des heures supplémentaires pour les débardeurs du Port
Les débardeurs du Port de Montréal ripostent dans le conflit qui les oppose à l’Association des employeurs maritimes (AEM). Ils entameront dès mardi une grève partielle de temps supplémentaire.
«Les débardeurs peuvent faire 8h de temps supplémentaire par semaine. Il n’y aura plus de 8h de temps supplémentaire par semaine», a déclaré lundi en conférence de presse Michel Murray, porte-parole du Syndicat des débardeurs du Port de Montréal.
Les débardeurs ont aussi décidé de ne pas travailler les samedis et les dimanches. Selon le syndicat, cette décision s’explique par le fait que l’AEM a supprimé le régime de sécurité d’emploi acquis en 1970, une clause qu’il qualifie de «pierre angulaire» de la convention collective. Le régime prévoyait de rémunérer des heures non-travaillées afin de compenser la disponibilité des débardeurs.
Régime de sécurité d’emploi
«À partir du moment où il n’y a plus de paiement, le pari qu’on fait de notre côté, c’est que les heures de fin de semaine ne seront plus travaillées. Elles vont être transférées en jour de semaine du lundi au vendredi et ça va moins impacter économiquement les membres qu’on représente», a détaillé M. Murray.
Il insiste sur le fait que ce mouvement n’affectera pas les transports des marchandises des manufacturiers, d’autant plus que ces opérations se déroulent principalement en semaine.
Il rend l’employeur responsable de l’impasse actuelle en rappelant que les quatre journées de négociations tenues la semaine dernière n’ont pas mené à une entente.
Au terme de celles-ci, la partie patronale aurait demandé, vendredi, à la partie syndicale de lui présenter ses doléances, qu’il a promis d’étudier pendant quelques jours.
«Première salve et riposte»
Selon M. Murray, contre toute attente, le patronat a envoyé le lendemain matin sa réponse.
«Il nous a envoyé un préavis de 72h spécifiant qu’il coupait le régime de sécurité d’emploi qui est prévu à la convention collective», a exprimé le porte-parole des débardeurs tout en précisant que c’était le patronat qui a lancé «la première salve» à laquelle «riposte» ainsi le syndicat.
L’AEM avait laissé entendre que sa décision concernant le régime de sécurité d’emploi était liée à une baisse de 11% du volume de marchandises au Port de Montréal.
Rappelons que le mois dernier, les débardeurs avaient rejeté massivement l’offre patronale dans un contexte de fin de trêve. Ils se disaient mécontents de l’augmentation des heures travaillées. M. Murray soulignait qu’ils étaient au travail 19 jours sur 21, ne bénéficiant que d’une fin de semaine de congé sur trois.
Devant l’impasse actuelle, les débardeurs disent attendre connaître les disponibilités de la partie patronale pour un retour à la table des négociations.