Le PDG du Port de Montréal exige une entente entre les débardeurs et l’AEM
Martin Imbleau, président-directeur général de l’Administration portuaire de Montréal, appelle les parties en conflit au Port de Montréal à conclure rapidement une entente.
Le Syndicat des débardeurs a entamé ce mardi une grève partielle de temps supplémentaire, une situation que déplore M. Imbleau dans un communiqué.
«Rares sont les services publics offerts à temps partiel. C’est pourtant ce qui sera imposé aux milliers d’entreprises qui sont la raison d’être du port», regrette-t-il.
Il invite alors les débardeurs et l’Association des employeurs maritimes (AEM) à retourner à la table des négociations pour «ces milliers d’exportateurs et d’importateurs et pour la population qui compte sur cet approvisionnement.»
Travailleurs essentiels
M. Imbleau souligne l’importance des chaînes logistiques du Port de Montréal qui, à ses yeux, ont démontré toute leur importance depuis que la crise sanitaire a commencé. Il en veut pour preuve la désignation par les gouvernements fédéral et provincial des intervenants du secteur comme étant des travailleurs essentiels ou prioritaires.
Il fait valoir que des ordinateurs nécessaires pour le télétravail sont arrivés par bateau tout comme des matières premières pour le matériel médical et les pièces d’avion ou d’auto…autant d’équipements indispensables pour faire fonctionner les usines.
«Or, le contexte tendu des relations de travail au port affecte significativement la fiabilité des opérations portuaires. La réduction des plages disponibles générera des retards et des coûts supplémentaires pour les clients du Québec et de l’Ontario», prévient le président-directeur général de l’Administration portuaire de Montréal.
Baisse des capacités du Port
M. Imbleau se désole d’un climat d’incertitude entravant les activités de l’industrie maritime, laquelle serait obligée de détourner ses navires pour offrir un minimum de service. Il rappelle qu’en mars, le port a vu ses volumes de marchandises chuter de 11% et doit composer aujourd’hui avec une réduction de 33% de ses capacités.
«Pour une rare fois de son histoire, le Port de Montréal affiche une performance qui détonne face à celle de ses compétiteurs de la côte est américaine qui, à l’inverse, connaissent une croissance importante», constate-t-il.
Il en déduit alors que «la détérioration récente des relations de travail entre le Syndicat des débardeurs et l’Association des employeurs maritimes affecte grandement notre capacité à réaliser une mission aujourd’hui considérablement amputée.»
D’où son appel pressant aux deux parties à «conclure rapidement une entente.»