Soutenez

Téléphoner aux aînés pour assurer leur sécurité

Photo: Dobrila Vignjevic, iStock

Le 5 octobre, Hélène, 96 ans, n’a pas répondu aux appels quotidiens du programme PAIR auquel elle est abonnée. C’est alors qu’une employée du SARA d’Anjou a contacté les services d’urgence, qui se sont déplacés au domicile de la nonagénaire et l’ont trouvée couchée par terre. Transportée à l’hôpital, elle a pu recevoir les soins nécessaires. Métro est allé à la rencontre de la directrice générale du SARA d’Anjou et de deux bénéficiaires du service PAIR pour en savoir plus sur ce programme méconnu du grand public.

Le programme PAIR permet de préserver la sécurité des personnes âgées de plus de 50 ans en les appelant quotidiennement pour s’assurer de leur bonne santé. Il est ouvert aux personnes vivant seules, mais aussi en couple, et peut s’étendre du lundi au dimanche. De manière totalement gratuite, il est proposé dans plusieurs organismes à Montréal.

Au Service d’aide et de référencement aîné (SARA) d’Anjou, le programme est proposé depuis plus de quatre ans.

 «À mon arrivée, j’ai cherché une subvention pour pouvoir obtenir le programme, qui est assez coûteux. Mais il fallait lancer le projet, car il est trop important pour la communauté», explique Chantal Gagnon, directrice générale du SARA d’Anjou.

Chantal Gagnon, directrice générale de SARA Anjou, accompagnée de Maria Formenton et de Solange Blanchard, bénéficiaires du programme PAIR / Crédit photo: Lucie Ferré

Un service en plusieurs étapes

Pour éviter les fausses alertes, le Programme PAIR propose un service en plusieurs étapes.

Maria Formenton et Solange Blanchard, toutes deux âgées de 82 ans et abonnées au Programme PAIR, reçoivent tous les matins un appel automatisé du SARA d’Anjou, à une heure précise. Si elles ne répondent pas au premier appel, un deuxième est effectué, puis un troisième s’il n’y a toujours pas de réponse. Après trois appels sans réponse, les employés du SARA d’Anjou sont alertés. S’ensuit alors l’appel aux répondants – un membre de la famille, un concierge, ou un voisin, par exemple.

«Les répondants sont au nombre de trois et ont souvent les clés de la maison du bénéficiaire pour aller voir si tout va bien, indique Mme Gagnon. S’ils ne sont pas disponibles, c’est à ce moment-là qu’on appelle le 911.»

Un programme rassurant

«On est vraiment privilégiés à Anjou», souligne Solange à Métro. Cela fait maintenant quatre ans qu’elle bénéficie de ce programme qu’elle a connu grâce à la résidence où elle habite. «Je ne le regrette pas […] Ça me rassure d’avoir ce service plutôt que de finir dans un CHSLD», nous confie-t-elle.

Pour Maria Formenton, qui a découvert le programme au travers de sa fille il y a quelques années, c’est un service qui la rassure. «C’est tellement sécurisant, je souhaite que ça dure longtemps», dit-elle avant de s’adresser à Mme Gagnon en la remerciant.

Je remercie Dieu que vous ayez ce programme

Maria Formenton, bénéficiaire du Programme PAIR à Anjou

Le programme PAIR rassure aussi les proches des aînés, qui, parfois, ne sont pas disponibles pour s’assurer que ceux-ci sont en bonne santé. «Ce programme est efficace et permet le maintien à domicile des aînés», assure Mme Gagnon lors de l’entrevue.

En manque de participants

Pour le moment, il n’y a qu’une soixantaine de personnes inscrites au Programme PAIR.

«À Anjou, il y a 44 000 résidents. Si ce nombre représentait tous les aînés de l’arrondissement, le Programme PAIR du SARA d’Anjou serait capable de tous les prendre en charge» affirme Mme Gagnon à Métro.

Pour elle, plus de sensibilisation sur le programme devrait être faite, notamment par le gouvernement ou les bailleurs de fond, afin que tout le monde prenne connaissance de ce service qui, en plus de permettre le maintien à domicile des aînés, sauve des vies.

Inscrivez-vous à notre infolettre et recevez chaque semaine un résumé de l’actualité d’Anjou.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.