Enseignement supérieur en présentiel: point de vue des universitaires
Le vendredi 6 août 2021, la ministre de l’Enseignement supérieur du Québec, Danielle McCann, a annoncé que les cégeps ainsi que les universités de la province accueilleront leurs étudiants en présentiel dès le début de la session d’automne. Ce serait grâce à l’important taux de vaccination chez cette population que la décision a été rendue possible.
Selon le Services des affaires publiques du ministère de la Santé et des Services sociaux, 85,6% des étudiants universitaires ont reçu une première dose de vaccin contre la COVID-19 et 56% d’entre eux sont adéquatement protégés, soit en ayant reçu deux doses, soit en ayant eu une dose et des antécédents de COVID-19. Avec la prise de rendez-vous pour la 2e dose chez les universitaires, les projections vont jusqu’à un taux de 83%.
Pour la secrétaire générale de la Fédération des associations des étudiants du campus de l’Université de Montréal (FAECUM), Marie-Hélène Rivest, l’annonce d’un retour de l’enseignement supérieur en présentiel représente un certain soulagement pour la santé psychologique des étudiants. Les facteurs comme l’isolement et le manque d’interaction sociale ont été exacerbés lors de la période des études à distance.
En effet, selon une enquête éclair réalisée par l’Union étudiante du Québec au sujet de la santé psychologique des étudiants en temps de COVID-19, à l’automne 2020, sur les 1209 répondants en provenance de 17 universités de la province, 81% ont atteint un niveau élevé de détresse psychologique. On précise que 51% ont ressenti leur niveau de détresse augmenter durant cette session, que 7% ont eu des idéations suicidaires et que 3% ont été jusqu’à faire une tentative.
Néanmoins, pour Mme Rivest, une des priorités de la FAECUM reste la sécurité de leurs membres. Il est donc souhaitable que ce retour en présence se fasse en assurant la sécurité de la communauté étudiante avec les mesures qui seront en vigueur à l’automne 2021.
Mesures inconnues
En date du 10 août, le gouvernement caquiste a indiqué que seulement les étudiants pleinement vaccinés pourraient participer aux activités sportives et parascolaires. Cependant, pour la secrétaire générale de la FAECUM, certaines informations restent encore inconnues concernant l’application de certaines mesures dans les établissements d’enseignement supérieur, ce qui amène aussi son lot de stress.
Pour l’instant, ce qui est entendu par le gouvernement Legault, c’est qu’il n’y aurait pas de distanciation à respecter à l’intérieur des classes, mais qu’une distance entre les personnes devrait être respectée à l’extérieur de ces locaux. Cela est discutable, selon Mme Rivest, puisque ce raisonnement manque un peu de cohérence. Celle-ci insiste sur le fait que la FAECUM désire vraiment avoir plus de précision sur les différentes mesures et les différentes adaptations possibles selon les différents scénarios à la rentrée d’automne.
À ce moment-ci, pour la FAECUM, l’accessibilité aux cours et la flexibilité sont des priorités. Mais d’autres problèmes pourraient s’ajouter, par exemple «pour la communauté étudiante internationale qui ne pourra peut-être pas revenir en cours sur le campus, ou pour quelqu’un qui recevrait un test positif à la COVID-19 et qui devrait rester en isolement préventif. Il ne faut pas que cette personne soit pénalisée. L’Université et le corps enseignant devront manifester de l’adaptation et de l’ouverture face à ces éventualités», explique Mme Rivest.
D’ailleurs, une formule hybride pour l’enseignement est suggérée par le gouvernement Legault. La quatrième vague et la menace du variant Delta forcent en effet à revoir continuellement les mesures sanitaires et les stratégies d’adaptation.