Ottawa «tend la main» à l’est de Montréal dans le budget fédéral
Le potentiel de développement d’entreprises novatrices et vertes est souligné dans le budget 2021 du gouvernement fédéral, adopté en chambre le 26 avril.
«L’est de Montréal a une longue histoire d’activité industrielle, et des travaux sont en cours en vue de revitaliser le secteur pour l’économie de demain. Ce secteur a le potentiel de devenir une plaque tournante pour la recherche novatrice et pour les entreprises en démarrage et celles en expansion», peut-on lire dans un encadré à la page 246 du document.
On y indique également que le gouvernement demeure favorable à de nouvelles approches visant à favoriser l’innovation, à aider les entreprises à se développer et à créer de nouveaux emplois, et il étudiera comment il pourrait s’associer pour mieux soutenir les possibilités de développement.
«Le gouvernement souhaite avec ce budget, faire deux choses, explique la députée d’Hochelaga, Soraya Martinez Ferrada. La première est de continuer la lutte à la COVID, parce qu’on n’est pas encore sorti de cette pandémie mondiale. La deuxième chose, c’est d’assurer une croissance et une création d’emplois à travers un budget qui est inclusif et progressiste.»
Selon elle, l’est de Montréal est en pleine transformation, ce qui crée des occasions de développement auxquelles le fédéral souhaite être partenaire : «On a des terrains qui sont vacants qu’on peut éventuellement développer, et Québec vient d’annoncer son projet du REM dans l’Est».
Quand on lui demande le genre de projets que le gouvernement canadien pourrait financer, elle affirme que ce n’est pas à lui d’imposer quoi que ce soit. Elle voit plutôt cette mention dans le budget comme une main tendue vers Québec et la Ville de Montréal pour de futures collaborations.
N’empêche, comme n’importe quel programme, il y a des critères et l’accent est mis sur l’économie verte et une relance «inclusive».
«Avec la relance qualifiée d’inclusive, le gouvernement canadien souhaite s’assurer que tout le monde a l’occasion de contribuer à cette relance économique.»
Elle rappelle que le plus grand impact de cette pandémie, ce sont les femmes qui l’ont subi. De plus, elle souhaite démontrer que la croissance économique peut être aussi une croissance économique sociale.
«Dans l’est de Montréal, on est l’un des berceaux au Québec de l’innovation sociale. Plusieurs entreprises d’économie sociale ont démarré ici dans Hochelaga.»
La grève du port de Montréal
L’un des pôles économiques importants de l’est de Montréal, et pour tout le Québec, c’est le port de Montréal où les débardeurs sont actuellement en grève. Croit-elle qu’une loi spéciale soit la bonne solution pour régler ce conflit ?
«La loi qu’a déposée la ministre Tassi, c’est l’option qu’on favorise le moins. Mais aujourd’hui, la pandémie est encore là. 80% des produits consommés au Québec sont importés par des conteneurs via le port de Montréal, dont du matériel de protection des travailleurs et des produits nécessaires à la fabrication de produits pharmaceutiques.»
Mme Ferrada affirme que le gouvernement fédéral a tout mis en place pour aider ce processus de négociation qui dure depuis deux ans et demi.
«On est dans un contexte de pandémie et d’immense fragilité économique, ce qui fait que le port ne peut pas arrêter de fonctionner», conclut-elle.