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Ray-Mont logistiques repousse ses travaux dans Assomption Sud

Des conteneurs à la gare de triage de Pointe-Saint-Charles
Des conteneurs à la gare de triage de Pointe-Saint-Charles. Photo: Josie Desmarais/Métro

Une première rencontre qualifiée de «constructive» a eu lieu entre la Ville de Montréal et l’entreprise Ray-Mont Logistiques. Cette dernière a accepté de repousser les travaux «majeurs» pour la construction de sa plateforme de transbordement de marchandises dans le secteur Assomption Sud-Longue-Pointe de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (MHM).

Ce report permettra la mise en place d’un groupe de travail au sein de l’instance Concertation Assomption Sud-Longue-Pointe (ASLP), afin d’impliquer activement la population dans l’élaboration de mesures de mitigation pour ce projet controversé.

«L’entreprise a démontré de l’ouverture et j’ai bon espoir qu’avec le groupe de travail, nous parviendrons à identifier des solutions viables pour aller de l’avant, dans le respect de la vision ambitieuse que nous nous sommes fixée pour le développement du secteur Assomption Sud-Longue-Pointe», a déclaré lundi par voie de communiqué le maire de l’arrondissement de MHM, Pierre Lessard-Blais.

Relations tendues

Les relations entre la Ville de Montréal et l’entreprise étaient tendues à la suite d’une saga judiciaire provoquée par le refus de l’arrondissement de délivrer le permis nécessaire à Ray-Mont Logistiques pour la construction de son projet.

Débouté à deux reprises par la Cour, MHM a finalement délivré le permis ce printemps, mais les déclarations du président-directeur général de Ray-Mont Logistiques, Charles Raymond, affirmant qu’il était contraint de suivre le plan de base de 2017 déposé en Cour ne comprenant aucune mesure de mitigation, ont provoqué de fortes inquiétudes chez des résidents habitant le secteur.

«Notre entreprise est consciente des défis de cohabitation du secteur et c’est la raison pour laquelle nous sommes engagés avec sérieux dans cette démarche», a indiqué dans le même communiqué M. Raymond.

L’entreprise Ray-Mont Logistiques n’a pas souhaité faire d’autres commentaires, afin de laisser la place au bon déroulement des discussions et à la recherche de solutions concrètes.

Interrogé par Métro sur la poursuite de 373 M$ entamée par Ray-Mont Logistiques contre la Ville de Montréal, le responsable du développement économique et commercial et du design au sein du comité exécutif, Luc Rabouin, affirme que le sujet n’a pas été abordé lors de la rencontre.

Il explique que Ville a été accompagnée par leurs services juridiques pour établir un cadre de discussion.

«Un cadre que Ray-Mont Logistiques a accepté, précise M. Rabouin, pour qu’on soit capable de travailler à un projet qui puisse être exemplaire en termes d’intégration dans un milieu où il y a quand même des résidents à proximité.»

Réactions mitigées

Le responsable du comité avenir de l’est du Collectif en environnement Mercier-Est, Ronald Daignault, considère que c’est une bonne nouvelle que la Ville de Montréal et Ray-Mont Logistiques soient d’accord pour travailler ensemble pour arriver avec une solution.

«La Ville et le promoteur ne se parlaient pas. Alors, le fait qu’ils ont commencé à discuter et sont prêts à entendre ce que les gens ont à dire, c’est déjà un bon signe, mais c’est un très gros défi. C’est un projet industriel lourd à côté d’un secteur résidentiel, un quartier de vie pour des familles. Il faut s’assurer de préserver ça et que cette intégration se fasse de façon harmonieuse.»

Invitée également à réagir, la porte-parole de Mobilisation 6600, Anaïs Houde, se dit peu surprise, mais déçue que la Ville sorte un communiqué «qui est très favorable à l’image de Ray-Mont Logistiques, alors que dans les faits, M. Raymond n’a pas l’intention de travailler en collaboration avec nous, ou alors, s’il se sent obligé de le faire maintenant, c’est la première fois en cinq ans.»

Elle dit ressentir très peu d’appuis des élus en ce moment et même si Mobilisation 6600 souhaite faire partie du comité de travail, elle affirme qu’il «est hors de question qu’on commence à parler de mesures de mitigation, alors qu’on n’a toujours pas obtenu nos études d’impact qu’on demande depuis des mois.»

M. Rabouin rappelle de son côté que Ray-Mont Logistiques a un permis pour réaliser le projet.

«L’option que nous avons, c’est de travailler avec lui pour que ce soit le mieux possible. C’est le contexte dans lequel on est. Il n’y a pas d’alternative à cela à ce moment-ci.»

Le groupe de travail regroupera des représentants du milieu, de la Ville et de l’entreprise et se penchera au cours de l’été sur les mesures de mitigation afin de permettre une cohabitation harmonieuse entre Ray-Mont Logistiques et les résidents du secteur. L’entreprise s’est engagée à ne pas entreprendre de travaux majeurs sur son terrain avant la conclusion des travaux de l’instance de concertation qui devraient se terminer cet automne.

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