L’Autre Maison: aider plus avec moins
À l’Autre Maison, un centre de crise ayant pignon sur rue à Verdun, les personnes suicidaires ou souffrant d’autres problèmes de santé mentale peuvent être accueillies et même hébergées à court terme. Avec l’un des plus hauts taux d’occupation de Montréal, l’organisme doit toutefois fonctionner avec un budget inférieur à celui des cinq autres du genre.
Les centres de crise ont en moyenne un budget de 1,4 M$. Pour sa part, l’Autre Maison doit fournir des services dans le Grand Sud-Ouest avec seulement 1,2 M$ par an. Cette différence, bien loin de correspondre à la réalité des quartiers desservis, ne s’expliquerait que par des raisons historiques.
Il y a trente ans, quand les centres ont été créés pour désengorger les urgences, il ne devait y en avoir qu’un seul pour tout l’ouest de l’Île.
Trop vaste et présentant des conditions très différentes, la zone a été divisée et deux centres ont finalement été créés, mais avec la même enveloppe budgétaire. Au fil des ans, celui de Pierrefonds a fini par rattraper le manque à gagner et obtenir un financement récurrent égal à celui des autres, mais pas l’Autre Maison.
Demande croissante
La pression est de plus en plus forte depuis les dernières années. «On fonctionne vraiment au maximum de nos capacités, confie la directrice du centre, Isabelle Ferland. On a traversé trois ou quatre réformes, mais celle de l’année dernière a vraiment augmenté la demande.»
L’Autre Maison reçoit des patients référés par l’Institut Douglas, des Centres locaux de services communautaires (CLSC) et des hôpitaux de la région.
«De petits changements dans les services offerts dans ces établissements ont fait une différence. Par exemple, au CLSC LaSalle-Lachine, les patients doivent s’inscrire le matin pour le sans rendez-vous. Alors ceux qui ont besoin de services immédiats n’ont pas le choix de se tourner vers nous», explique Mme Ferland.
Il faut dire que les centres de crise présentent un avantage majeur: il n’y a aucune liste d’attente. En un maximum de quelques heures, la personne en détresse sera rencontrée. La ligne téléphonique est aussi disponible en tout temps.
Si la prise en charge est toujours à très court terme, les intervenants s’assurent que les patients soient redirigés vers les services dont ils ont besoin.
«On est un filet de sécurité. On est là pour s’assurer que personne ne tombe entre les mailles», résume la directrice.
Subvention bienvenue
Lundi, l’Autre Maison a reçu 20 000$ en subvention non-récurrente du ministère de la Santé par le biais de la députée Isabelle Melançon.
Première élue à visiter les locaux de l’organisme, elle a assuré qu’elle s’impliquerait afin d’augmenter le budget du centre.
«Je vais faire des représentations auprès du ministre Gaétan Barrette. Je vais essayer de voir si on peut avoir des sous pour le prochain budget ou si on peut être prioritaire en cas de réinvestissement», a-t-elle promis.
Le présent chèque servira presque entièrement à la réfection du toit, rénovation urgente pour la maison centenaire de la rue Wellington, qui demande à chaque année environ 20 000$ en travaux de tout genre.