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Partir du bon pied

Photo: Gracieuseté

Dix étudiants en médecine podiatrique de l’Université du Québec à Trois-Rivières ont accompagné le Dr Thanh Liem Nguyen dans l’un de ses voyages humanitaires cet été. Un nombre record pour cet Insulaire qui a créé en 2013 l’Association des podiatres sans frontières et qui se rendait pour la cinquième fois au Vietnam. L’expédition de trois semaines a permis de traiter 470 patients issus de quatre villages.

«La mission nous a exposé à de rares pathologies qu’il nous aurait fallu des années à rencontrer en clinique privée, soutient l’une des étudiantes de 23 ans, Melly-Anne Bouchard. Ces cas nous pousseront certainement à faire quelques lectures supplémentaires.»

Même si les cas sont relativement similaires qu’à ceux qu’on retrouve chez nous, comme des ongles incarnés, des mycoses et des verrues notamment, la principale différence réside dans le traitement puisque la majorité des gens marchent pieds nus ou avec des sandales.

Le plus impressionnant pour les étudiants sont les conséquences de l’agent orange, un herbicide qui a été utilisé par les Américains pendant la guerre du Vietnam, qui affectent encore aujourd’hui la population. Une famille sur trois générations a ainsi été traitée pour des malformations et des problèmes de démarches.

«On a eu des rencontres préparatoires pour revoir les notions théoriques et les difficultés que l’on peut rencontrer. On est ensuite allés sur le terrain pendant trois semaines, maintenant ils ont un rapport à me remettre et j’ai une évaluation de stage à faire», explique le Dr Thanh Liem Nguyen.

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L’équipe a réparti son temps dans différentes localités précédemment visitées par le podiatre qui cherche à garder contact avec ses patients et à renforcer les échanges avec les médecins locaux. Ils sont ainsi allés à Vinh Thanh, Nhon Trach, Dong Nai, puis à l’Hôpital de réadaptation St-Jean de Dieu de Bien Hoa et à l’organisme Maison Chance de Hô Chi Minh-Ville.

Ils ont également élargi leur pratique en se rendant à Dak Nong, une zone montagneuse plus éloignée. Les habitants étant plus méfiants, les médecins locaux, trois policiers et deux gestionnaires ont supervisé le travail de l’équipe montréalaise.

«C’était triste de voir ces patients dont la majorité est analphabète et ils n’ont pas d’argent pour consulter des médecins, donc ils négligent beaucoup leur santé. Quand ils nous rencontrent, ce sont souvent pour des cas sérieux», rapporte le Dr Nguyen.

Dès l’an prochain, le podiatre mettra en place un processus de sélection des étudiants devant leur intérêt grandissant. La gestion de l’hébergement, de l’alimentation et du transport est trop complexe pour envisager une équipe supérieure à dix. En plus du Vietnam, les membres de l’Association des podiatres sans frontières envisagent de se rendre soit au Honduras ou à l’île de Madagascar, dépendamment des contacts qu’ils développeront d’ici là.

Pour plus d’infos.

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