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Implication sociale de 1967 à 2067

Photo: Gracieuseté


Ils sont 11 artistes à avoir été sélectionnés par la Galerie Créa pour élaborer trois œuvres chacun sur le thème «Expo 67… revisitée! Imaginer 100 ans de métier d’art». Parmi eux, l’Insulaire Louise Lemieux Bérubé dont les travaux illustrant trois époques, l’Expo, aujourd’hui et 2067, seront exposés au Musée des maîtres et artisans à partir du 10 septembre.

Q:Où avez-vous puisé votre inspiration?
R:La question des immigrants me touche énormément, donc je me suis basée sur la chanson Expo 67 de Michèle Richard qui disait plus ou moins «un jour, un jour, venez nous voir et nous vous accueillerons». Je me suis également inspirée des images de l’Exposition 67 et des gens qui l’ont visitée à l’époque.
Pour l’œuvre d’aujourd’hui, j’ai repris une de mes anciennes séries qui s’appelle «Aimez-vous les uns les autres» et qui mettait en couple deux personnes très différentes. Par exemple, un trisomique et une punk ou un juif et un musulman. J’ai repris leurs visages et je les ai redistribués d’une façon aléatoire. Je me suis aussi aidée de la chanson d’Yvon Deschamps «Aimons-nous».
Pour la troisième, je suis assez pessimiste. J’ai mis 24 images de manifestations qui se sont déroulées dans des pays où je connais des artistes et où les citoyens réclament des libertés ou revendiquent des droits. Là encore, j’ai ajouté un texte, celui de Raymond Lévesque dans «Quand les hommes vivront d’amour», qui se termine par «mais nous, nous serons morts, mon frère».
J’ai fait mon œuvre dans une pensée d’implication sociale en me demandant on croit encore en ce qu’on disait en 1967.

Q:Quels souvenirs avez-vous de l’Expo 67?
R:Je me rappelle l’euphorie qu’on vivait à cette époque-là, avec des gens pleins d’espoir. Pour toutes sortes de raisons, la réalité est très différente et nous avons aussi changé. Aujourd’hui, on a des manifestations de haine et de rejet qui se multiplient et arrivent chez nous.

Q:Est-ce que vous portez également un regard pessimiste sur la pratique des arts?
R:C’est encore plus difficile pour les jeunes artistes d’aujourd’hui de vivre de leur art, même s’ils ont beaucoup de talents. Les gens semblent préoccupés par autre chose, car ils achètent moins et des galeries ferment. Pour moi, les arts devraient au contraire aider à comprendre les autres.

Q:Est-ce que votre pratique du tissage a également évolué au fil des ans?
R:Le secteur du textile en général et du tissage est depuis longtemps informatisé, car cela me permet de réaliser des œuvres plus complexes. C’est d’autant plus important que la qualité d’une œuvre se concentre sur la préparation des images, la composition et l’émotion que l’on va susciter.

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