Bataille en vue pour changer de statut le lac Lacoursière
Tout sera mis en oeuvre pour changer le statut du plus grand plan d’eau du parc Lacoursière, à L’Île-des-Sœurs. Le maire de Verdun, Jean-François Parenteau, promet de poursuivre les démarches pour que la nomination «bassin» remplace celle de «lac», afin de réaliser les travaux envisagés pour la sauvegarde du lieu.
C’est l’engagement que M. Parenteau a pris devant plusieurs dizaines de personnes venues assister à une rencontre sur l’avenir du Lac Lacoursière, au centre communautaire Elgar, lundi soir. Pour le maire, il s’agit de la meilleure solution pour sortir de l’impasse face au ministère québécois de l’Environnement.
«Mon combat, qui est commencé, est d’aller au niveau de la Ville de Montréal, de faire changer la nomenclature, enlever la notion de lac pour revenir à la notion d’un bassin. Quand on aura changé de nom, le ministère va pouvoir nous laisser du lest pour travailler», soutient M. Parenteau.
L’arrondissement souhaite réhabiliter le lac Lacoursière, envahi par des quenouilles et des phragmites, ainsi qu’aux prises avec des dépôts de sédiments, des problèmes de mauvaises odeurs et d’assèchement.
Or, ce bassin a été inscrit au registre des cours d’eau et milieux naturels de la ville-centre. Québec le reconnaît donc comme un milieu hydrique et humide à protéger, empêchant ainsi la réalisation de certains travaux tels que l’excavation, sans avoir à payer d’importantes compensations financières à l’État.
Cette interprétation exige aussi qu’une bande riveraine de 10 m soit aménagée avec différents végétaux, poussant librement et sans entretien à certains endroits, pour créer une zone tampon. Le Groupe S.M. International, embauché pour développer un plan directeur des travaux, soutient toutefois que cette mesure s’applique mal dans ce cas-ci puisqu’une grande partie gazonnée disparaîtrait.
Lac urbain
Le maire Parenteau souhaite que le dossier progresse rapidement à la Ville de Montréal pour revenir à la charge auprès du ministère de l’Environnement en 2019.
Comme les élus verdunois, les Insulaires sont nombreux à considérer le plan d’eau du parc Lacoursière comme un bassin artificiel. Deux citoyens ont proposé de décrire celui-ci comme un «lac urbain», alors qu’il offre un microenvironnement.
«On irait peut-être chercher ce qu’on voudrait. En conservant le mot lac, ça ferait peut-être bien plaisir [au ministère]», a lancé Gilles Beaudry.
Une participante, Andrée Noël, a invité Verdun à jouer la carte de la santé publique, affirmant que l’état végétal actuel du bassin pourrait causer des allergies. D’autres ont déploré que le dossier traîne depuis trop d’années.
Avec les conseillers d’arrondissements Pierre L’Heureux et Véronique Tremblay, le maire fait appel à la population pour monter d’un cran la pression sur Québec. Lors de la soirée d’information du 12 novembre, les commentaires et questions des citoyens ont été pris en note et seront envoyés au ministère de l’Environnement.
Travaux à venir
Verdun ira tout de même de l’avant avec certains travaux autorisés faisant partie du plan directeur.
Annoncé cet été, un système d’injection d’air par microbulles sera installé dans les trois bassins afin de mieux les oxygéner, réduisant les débris organiques et l’émanation de gaz. Le Groupe S.M. International analyse aussi la façon de pomper l’eau du fleuve Saint-Laurent en vue d’alimenter le bassin l’an prochain.
Quant à l’aménagement d’une bande riveraine, le maire Parenteau vise plutôt à court terme développer une zone de 3 m, espérant que d’ici là, l’exigence du 10 m soit abandonnée avec un changement de statut.