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Isabelle Melançon, la vie après la politique

Isabelle Melançon a été députée de Verdun de 2016 à 2022 et ministre de l'Environnement sous le gouvernement de Philippe Couillard. Photo: Clément Gaboury / Métro Média

Candidate aux élections de 2002 à Baie-Comeau, elle a été élue députée et nommée ministre de l’Environnement en 2016, puis défaite le 3 octobre dernier après six ans à titre de députée de Verdun. Pour Isabelle Melançon, il est maintenant temps de tourner la page et de commencer un nouveau chapitre.

De son propre aveu, l’ancienne députée libérale ne suit plus les activités de l’Assemblée nationale avec intérêt. Après s’être investie dans le monde politique durant de nombreuses années, l’ex-députée de Verdun préfère se laisser guider par autre chose.

«Peu importe ce qu’on dit, une défaite politique, ça fait mal. Disons que je suis en désintox complète. Je n’écoute plus les analystes ou les émissions politiques du tout», explique-t-elle.

Je ne veux pas jouer à la belle-mère et dire “moi, j’aurais fait ça comme ça”

Isabelle Melançon, ancienne députée de Verdun de 2016 à 2022
Métro s’est entretenu avec Isabelle Melançon dans une boulangerie de la rue Wellington.
Photo: Clément Gaboury

«Prendre le temps»

Après avoir couru à gauche et à droite durant des années, Isabelle Melançon trouve maintenant le temps de vivre sa vie de mère et de conjointe.

«Parfois, je trouve qu’il y a trop d’heures dans une journée, lance Isabelle Melançon, encore habituée à l’horaire effréné de députée. J’en profite avec les enfants. Quand la vaisselle est faite, le ménage est fait, les lunchs sont faits, parfois, je tourne en rond un peu. Mais j’en profite pour prendre le temps. Prendre le temps de voir mes proches, mes amis, passer du temps avec mes enfants et mon conjoint. Je ne suis plus pressée tout le temps, ça fait du bien. Je suis zen», poursuit Mme Melançon.

Elle en a même profité pour s’initier à l’acrylique.

«J’adore ça. Ça me permet de mettre mon cerveau à off. Je me mets de la musique et je reste dans le moment présent, dans l’ambiance», raconte celle qui a réalisé une dizaine de tableaux. Une exposition publique de ses œuvres devra toutefois attendre, prévient-elle.

Autopsie d’une soirée interminable

Le 3 octobre dernier, tout s’est joué par 461 petits votes. La candidate libérale a terminé au deuxième rang dans la circonscription de Verdun, derrière la députée solidaire Alejandra Zaga Mendez. Mais le plus frustrant pour Isabelle Melançon aura été la manière dont cette soirée s’est déroulée.

À 1h30 dans la nuit du lundi au mardi, aucun gagnant n’avait encore été annoncé. «C’était triste, autant pour celle qui a perdu que pour celle qui a gagné. Le résultat n’arrivait simplement pas et le temps s’écoulait. Semble-t-il qu’il y a eu un problème avec une boîte et le directeur de scrutin n’était pas joignable. Je ne blâme personne directement, mais il y a eu plusieurs bévues de part et d’autre. Malheureusement, ça n’a pas été une belle soirée», se désole l’ancienne représentante de Verdun au Salon bleu.

Quand le résultat est tombé vers 2h ou 2h30, disons que je n’avais plus grand monde avec qui parler

Isabelle Melançon, ancienne députée de Verdun de 2016 à 2022

Les résultats qui entraient au compte-gouttes auront eu l’effet des montagnes russes les plus effrayantes de La Ronde. «On passait du sourire parce qu’on était en avance et oups! on perdait l’avance, et à un moment donné, ça a gelé. Il n’y avait plus de résultats qui rentraient pendant des heures, on ne savait plus ce qui se passait», se rappelle Mme Melançon.

«Ç’a changé ma vie»

L’un des moments forts de ses six ans de politique active aura été la journée où elle a intégré le Conseil des ministres, quelques mois après son élection en 2016.

Archives: Métro

«On savait qu’il y avait un remaniement ministériel qui s’en venait et un soir j’ai reçu un appel disant que le premier ministre me convoquait le lendemain matin. On me conseillait de ne pas arriver en retard. J’étais sûre que je m’en allais à la Culture», se remémore Isabelle Melançon.

Et avec raison. Après avoir été attachée de presse au cabinet de la ministre de la Culture et des Communications Line Beauchamp, puis directrice générale des communications de la SODEC et directrice de cabinet de la ministre Hélène David, Isabelle Melançon semblait prédisposée à obtenir le ministère des Communications.

«“J’ai décidé de te nommer ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques”: quand j’ai entendu ces mots de la bouche du premier ministre, j’ai figé. Dans ma tête, je me disais “ayoye, c’est gros l’Environnement”. Mais j’ai pensé à mes enfants et aux Verdunois, et je me suis dit que les gens allaient être contents, qu’ils allaient être fiers», raconte-t-elle.

À l’époque, Philippe Couillard souhaitait rebâtir les ponts entre le gouvernement du Québec et les groupes écologistes. «Je pense que le premier ministre voyait mon côté rassembleuse. Il y en a qui sortent du Conseil des ministres brisés, avec leur réputation entachée; moi, au contraire, je me sens vraiment privilégiée d’avoir pu vivre cette expérience. Personnellement, ça a changé ma vie. Et professionnellement aussi», ajoute Mme Melançon.

Ne jamais dire jamais

En six années, Isabelle Melançon estime avoir laissé sa marque à Verdun.  Qu’il s’agisse du projet d’agrandissement de l’Hôpital de Verdun estimé à 260 M$, l’implantation d’un point de service du CLSC à L’Île-des-Sœurs ou son implication dans le comité transpartisan «Rebâtir la confiance» visant à améliorer l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale, Mme Melançon est fière du travail accompli.

Un retour en politique active n’est toutefois pas dans ses plans pour le moment. «C’est sûr que ma mère m’a toujours dit de ne jamais dire jamais, mais ce n’est pas dans mes plans, non. Je ne cherche plus quelque chose à court terme, je souhaite me projeter dans l’avenir», conclut-elle, sans fermer la porte à clé.

Isabelle Melançon avait été réélue comme députée libérale de Verdun lors des élections de 2018.

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