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Une tâche colossale attend la directrice générale du nouveau CIUSSS

Photo: Archives/TC Media

Sonia Bélanger, qui est à la tête du CSSS Sud-Ouest/Verdun, s’est vue confier la direction du nouveau Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Est-de-l’Île-de-Montréal. Cette entité née de la réforme du ministre Barrette, et dotée d’un budget de 1 milliard de dollars, comptera près de 14500 employés, 381 médecins et 11 installations, instituts et cliniques spécialisés.

Ces jours-ci, Sonia Bélanger est une femme très occupée. À moins de trois semaines de son entrée en fonction officielle, elle a déjà au programme une multitude de rencontres «pour assurer une transition en douceur». Malgré son horaire chargé, elle a accepté de rencontrer TC Media pour une entrevue exclusive.

Son plan de match

Au fil des jours depuis sa nomination, Mme Bélanger prend connaissance des mandats, du milieu de travail, du territoire et des responsabilités qui lui incomberont dans ses nouvelles fonctions.

Son CIUSSS prendra le relais de deux centres de santé et de services sociaux existants, le CSSS du Sud-Ouest-Verdun et le CSSS Jeanne-Mance. À travers le Québec, le nombre d’établissements passera de 182 à 34, dont cinq CIUSSS sur l’Île de Montréal, fait remarquer Sonia Bélanger qui nous reçoit peu après sa nomination.

D’abord en première ligne

Ambitieuse, elle se donne le mandat «de mieux organiser les services à la population» pour faciliter l’accès au réseau et améliorer la rapidité des soins. Pour l’instant, la façon d’atteindre ces objectifs demeure floue; il est trop tôt pour parler de moyens financiers et de mesures précises.

Tout de même, Mme Bélanger est persuadée qu’en facilitant l’accès aux services généraux des omnipraticiens dans les groupes de médecine familiale (GMF), ou en clinique privée, on pourra réduire sensiblement la pression sur le système de santé.

La directrice veut renforcir les liens entre la première ligne et la deuxième en implantant «des corridors de services permettant aux patients de recevoir des soins mieux intégrés».

Dès cette semaine, la nouvelle directrice générale doit rencontrer des candidats pour pourvoir les postes de directeur général adjoint, de directeur des finances et de directeur des ressources humaines. La priorité pour elle, c’est de constituer une cellule de travail forte pour mettre en chantier le CIUSSS au cœur de la réforme.

Consciente des départs à la retraite, des reclassements et des pertes d’emplois qu’occasionnent la réforme, Mme Bélanger affirme, «qu’il y a de l’inquiétude parmi les cadres, mais pas une inquiétude démesurée». Elle insiste «sur les grandes qualités d’ouverture du personnel dans le secteur de la santé», rappelant «qu’il n’y aura pas de mises à pied des employés sur le terrain».

Place des hôpitaux

Le nouveau centre intégré rayonnera sur un vaste territoire chevauchant cinq arrondissements montréalais, incluant Ville-Marie, le Plateau Mont-Royal et une partie de Rosemont. Dès le 1er avril, deux hôpitaux, soit Verdun et l’Hôpital Chinois de Montréal relèveront du CIUSSS sous la direction de Mme Bélanger. D’ici 2020, l’Hôpital Notre-Dame transformé en hôpital urbain, se retrouvera également sous la juridiction du CIUSSS du Centre-Est.

La situation dans les urgences, en particulier celle de Verdun, a connu des taux d’occupation frisant le 200% de sa capacité pendant la semaine de relâche entre le 2 et le 6 mars. Ce taux ne laisse pas Sonia Bélanger indifférente. En effet, celle-ci connaît bien cet hôpital qui relève du CSSS qu’elle a dirigé pendant trois ans. La réforme en cours aura certainement une incidence sur les habitudes actuelles des patients de se rendre à l’urgence plutôt qu’à la clinique du coin quand ce service est suffisant.

Réduire la bureaucratie

L’abolition des agences régionales et des CSSS est au cœur du processus d’allègement des structures administratives sans toucher aux services de santé et aux services sociaux dispensés à la population selon Mme Bélanger. C’est précisément parce qu’elle estime «qu’un virage vers la première ligne s’imposait», qu’elle appuie avec enthousiasme une réforme qui réduit les structures et met l’accent sur «la prise en charge de la clientèle et l’accessibilité aux soins».

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