Un pas de plus vers un congé parental pour les élus
Un pas de plus a été franchi dans le combat de la conseillère d’arrondissement de Champlain-L’Île-des-Sœurs, Marie-Eve Brunet, pour la reconnaissance d’un congé parental de 18 semaines pour les élus municipaux.
Le projet de loi, déposé jeudi dernier par le Parti Québécois, est basé sur les recommandations d’un comité de travail sur lequel siégeait Mme Brunet. À l’heure actuelle, aucun congé parental n’est accordé aux élus. Ceux-ci peuvent s’absenter de trois conseils consécutifs, pour une période maximale de 90 jours, peu importe le motif.
Mme Brunet croit que c’est une injustice pour les enfants des élus. «Un enfant n’a pas choisi les métiers de ses parents. Il a droit à la présence de ceux-ci pour ses premières semaines de vie», affirme-t-elle.
Mme Brunet s’est remise à travailler environ 20 heures par semaine dès le cinquième jour après son accouchement. «Ma fille a eu droit à quatre mois et demi de moins de présence parentale pour ces raisons», soutient-elle.
En ce moment, les élus municipaux paient pour le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP), mais n’y ont pas droit. Le projet de loi 594 viendrait modifier cette façon de faire, vieille de près de 30 ans.
Femmes en politique
Le projet de loi pourrait également permettre à plus de femmes de se lancer en politique.
«Mon message est clair, c’est possible d’entrer en politique et d’être mère en même temps. J’ai un fils de trois ans en plus de ma fille de six mois. Cela prend un entourage qui nous aide, mais aussi une équipe tout autour de nous qui nous appuie», dit-elle.
À ce chapitre, Montréal fait figure de meneur dans tout le Canada. Plusieurs villes du reste du pays ont demandé une version traduite du rapport déposé par le comité sur la conciliation travail-famille.
Selon Mme Brunet, les élus montréalais sont compréhensifs des rebondissements de la vie parentale. «J’ai déjà vécu quelques situations cocasses dans les derniers mois. J’ai notamment dû amener ma fille à une réunion et je sentais que tout le monde était à l’aise avec la situation.»
Le Parti Québécois espère que la loi soit adoptée rapidement par l’Assemblée nationale. À l’heure actuelle, seulement 17% de femmes occupent un poste de mairesse et 32% celui de conseillère au Québec.