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La population de L’Île-des-Sœurs appelée à croître de 50%

La population de L’Île-des-Sœurs pourrait augmentée de 50%.
En trois ans, le PPU a mobilisé 3 700 participants notamment avec les consultations publiques et 550 mémoires ont été déposés. Photo: Josie Desmarais/Métro

Alors que la Ville de Montréal adoptera bientôt le Projet particulier d’urbanisme (PPU) de la Pointe-Nord, ce qui définira le futur de L’Île-des-Sœurs pour les prochaines décennies, L’Association des propriétaires et résidents de L’Île-des-Sœurs (APRIDS) s’inquiète des aspects de densité et du transport. L’organisation demande notamment des études de circulation sans quoi, il y aurait un enjeu de sécurité pour la population à L’Île-des-Sœurs. 

L’APRIDS est globalement en accord avec les recommandations de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), sauf pour quelques exceptions. L’Association s’oppose à la densité de 110 logements/hectare prévue pour le secteur de la Place du Commerce, ce qui permettrait l’ajout de 3 700 logements. À ce nombre, il faut rajouter 1 000 logements encore à construire sur la Pointe-Sud et quelques centaines sur le littoral ouest.

Densité

Si la Ville de Montréal ne modifie pas le PPU, avec tous les projets immobiliers prévus, l’APRIDS estime que la population de L’Île-des-Sœurs pourrait s’accroître de 10 000 habitants au cours des prochaines années, soit de 50 %. Ce nombre est trop élevé pour la capacité des infrastructures de l’île, plaide l’APRIDS qui désire que la densité de la Pointe-Nord avoisine les 80 logements/hectare. 

«Que ce nombre de résidents [additionnels] soit échelonné sur 10 ans ou 20 ans, le problème est le même. Le zonage de la tour Symphonia a été adopté il y a une vingtaine d’années et les effets, on les ressent aujourd’hui», dénonce Geneviève Guay, membre de l’APRIDS.

«Si le plan de zonage est mal fait, cela va encourager l’exode vers les banlieues et encourager les jeunes à habiter ailleurs»

Geneviève Guay, membre de l’APRIDS.

Le président de l’Association, Daniel Manseau, a fait savoir que l’arrondissement désire mettre des contraintes sur le nombre d’hectares. Ainsi, plutôt que de contrôler la densité sur les 110 logements/hectare, l’arrondissement tenterait plutôt de réserver des terrains pour des institutions publiques comme une école, un parc ou un centre communautaire. Puisqu’il y aurait moins d’hectares disponibles pour les promoteurs, il y aurait donc moins de densité.

«Le maire nous dit que le nombre maximal sur l’île devrait être d’environ 25 000 personnes, indique M. Manseau. On trouve que c’est un chiffre raisonnable. Mais l’expérience de Symphonia nous dit que, si ce n’est pas inscrit quelque part dans le PPU, si les normes ne sont pas plus strictes, […] on se retrouvera avec des imprévus.»

REM

Les membres de l’organisation estiment que le taux de 110 logements/hectare reste inquiétant. «Ça amène des risques pour la sécurité. Par exemple, à Griffintown, tu peux toujours tricoter entre les rues pour trouver un chemin vers l’hôpital [à l’île], on n’a pas le choix de prendre un pont», souligne Mme Guay.

L’OCPM mentionne dans son rapport qu’il faudra construire un nouveau pont local pour les transports collectifs et les véhicules d’urgence. Or, la Ville de Montréal estime que la venue du Réseau express métropolitain (REM) sur l’île en 2022 réglera les problèmes de circulation.

«C’est sûr que des gens vont délaisser l’automobile avec le REM. Mais est-ce que ce sera suffisant?», se demande M. Manseau. Il souligne que c’est un pari à prendre, mais que cela n’est fondé sur aucune étude de circulation. Par exemple, est-ce qu’il restera de la place dans les wagons du REM lorsqu’ils arriveront à L’Île-des-Sœurs, puisque trois stations les précéderont? L’APRIDS croit que ces études sont fondamentales pour s’assurer que la circulation soit fluide pour les résidents et surtout pour les véhicules d’urgence.

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