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CHSLD Herron: recours collectif de 2 M$

Le CHSLD Herron, à Dorval
Le CHSLD Herron, à Dorval, est devenu un symbole de la létalité de la maladie en milieux de soin, durant la première vague. Photo: Josie Desmarais/Métro

Le CHSLD Herron de Dorval est visé par une action collective de 2 M$. Barbara Schneider juge qu’il y a eu négligence de la part du propriétaire, le Groupe Katasa, menant au décès de 31 résidents, dont plusieurs infectés au coronavirus.

Sa mère, Mary Schneider, est du nombre. Elle habitait la Maison Herron depuis février après avoir perdu une partie de son autonomie. Son loyer était de 4500 $ par mois.

«Les résidents ont été soumis à de la négligence, des mauvais traitements, de la douleur, de l’inconfort et un vol de leur dignité», prétend la poursuite dans son document déposé au tribunal, dont le Messager Lachine & Dorval a obtenu copie.

Mme Schneider déplore qu’aucune mesure n’ait été prise, même si le Groupe Katasa savait que le coronavirus présentait un grand danger pour ses résidents, vulnérables en raison de leur âge et de leur état de santé.

«Les personnes âgées ont droit à des soins et à une assistance de la part d’un personnel correctement équipé, dans un environnement doté de protocoles d’hygiène appropriés, plaide-t-on. Les responsables ont abandonné les résidents et ont agi en mépris de leurs vies.»

Liens coupés

Mme Schneider appelait sa mère chaque jour depuis la mise en place des mesures de confinement afin de s’assurer de son état. À partir du 24 mars, ses appels sont restés sans réponse.

Quand elle a «finalement pu parler à quelqu’un, on lui a donné des excuses pour expliquer pourquoi sa mère ne pouvait pas lui parler», précise-t-on dans le recours.

Deux semaines plus tard, soit le 8 avril au moment où la résidence a été mise sous tutelle, Barbara Schneider apprenait par courriel que sa mère avait contracté la COVID-19. Déplacée à l’hôpital St Mary’s, elle était si «émaciée et déshydratée» qu’une infirmière a cru bon organiser un appel en visioconférence.
En voyant sa mère, la demanderesse avait peine à croire son état «visiblement détérioré.» Le lendemain, la dame de 93 ans s’est éteinte.

Dommages

Considérant que plusieurs ont vécu des situations similaires, Mme Schneider réclame 2 M$ à partager entre les résidents et les proches des défunts qui vivaient au CHSLD Herron.

«Certains étaient déshabillés, sévèrement mal nourris, déshydratés, sans médicaments et laissés dans leurs excréments», explique le document des avocats du cabinet Kugler Kandestin, en charge du dossier.

Des dommages moraux supplémentaires sont demandés pour les conjoints et enfants des résidents, qui ont dû subir l’angoisse de la situation.
En plus de 25 000$ à chaque résident, le remboursement des loyers, qui s’échelonnent de 3000 à 10 000$ et d’autres frais pour les mois de mars et avril est aussi réclamé.

Les membres des familles touchées pourraient recevoir jusqu’à 10 000 $.

Qu’est-ce qu’une action collective?

C’est une procédure judiciaire qui permet à un individu d’entreprendre une poursuite au nom de tous ceux qui sont dans une situation semblable à la sienne. Ces personnes sont ainsi des membres de l’action collective, s’ils parviennent à remplir certains critères établis au préalable.

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