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La SQDC ouvre une succursale à Lachine

Photo: Archives/Métro

Une succursale de la Société québécoise du cannabis (SQDC) ouvrira ses portes à la fin de l’automne sur la rue Notre-Dame à Lachine. Mais d’après les témoignages recueillis par Métro, beaucoup de consommateurs restent fidèles à leur dealer.

Les usagers pouvaient jusqu’alors s’approvisionner dans les succursales voisines de Pointe-Claire et Angrignon, ou encore sur le marché noir qui reste actif. Selon son Rapport annuel 2022, la SQDC n’a capté qu’environ 58,5% des ventes illégales de cannabis en 2021.

Un clivage entre consommateurs

L’ouverture de la succursale à Lachine est une bonne nouvelle pour les usagers qui achètent déjà à la SQDC. Anne*, qui se déplace habituellement à Pointe-Claire, ira désormais à la succursale de Lachine pour sa consommation «très occasionnelle».

Cependant, même si la SQDC se rapproche d’eux, de nombreux consommateurs disent ne pas vouloir changer leurs habitudes de consommer à l’extérieur.

Franck*, qui consomme 3,5 grammes de cannabis par jour, continue d’acheter de son livreur ou de dispensaires autochtones. Selon lui, «pour quelqu’un qui consomme régulièrement, [la SQDC] n’est pas l’idéal».

Les autorités policières ont constaté que la SQDC concurrençait avec la moyenne des prix sur les sites de vente en ligne. En effet, la SQDC vend des sachets de 3,5g de toutes gammes entre 20 $ et 30 $. Ceci-dit, des consommateurs estiment que les produits les moins chers ne sont pas d’aussi bonne qualité que ceux achetés illicitement. «On cherche le meilleur prix avec la meilleure qualité possible», explique le consommateur journalier.

Concurrence difficile

La SQDC estime avoir «énormément de produits», d’après le chargé des communications, Fabrice Giguère. Néanmoins, plusieurs consommateurs estiment qu’il manque de la diversité dans les produits. En effet, la société peine à concurrencer l’offre de produits comestibles au cannabis tels qu’on peut les trouver sur le marché illicite en ligne ou chez les dispensaires autochtones. Au Québec, «vendre tous produits de cannabis qui sont attrayants pour les plus jeunes comme des confiseries» est illégal, précise M. Giguère.

Les rabais d’échelle constituent une autre entrave à la SQDC, qui «légalement, n’a pas le droit» d’en donner, explique M. Giguère. Selon Élise*, une once (28 grammes) de fleurs séchées se trouve à 60 $, et deux coûtent 100 $, tandis que la même quantité se paye 125 $ minimum à la SQDC. Cependant, la SQDC ne souhaite pas baisser davantage ses prix par crainte de «stimuler la consommation».

Pour Franck, «le gouvernement va avoir beaucoup de difficulté à enrayer [le marché]». La SQDC poursuit toutefois ses efforts pour rapatrier des consommateurs, notamment en «améliorant la communication sur les différents produits», et en offrant un meilleur service de livraison. À Québec et dans la région de Saguenay, la SQDC livre maintenant ses produits en 90 minutes.

Pour plusieurs consommateurs, la succursale reste toutefois une option de «dernier recours».

*Les noms ont été changés pour les personnes voulant garder l’anonymat.

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