Je ne veux pas porter le carré mauve
Quand on imposait à l’urgence de notre hôpital, des demi-tours systématiques et imposés aux ambulances qui s’y présentaient, j’ai participé aux manifestations contre ce moyen détourné de faire mourir à p’tit feu notre hôpital.
Il reste que je n’ai jamais accepté que la solution à sa survie passe par son incorporation au CUSM et je suis surpris de voir que personne ne réalise comment cet organisme a exercé un chantage éhonté avec la fermeture de 20% des lits, uniquement pour que le gouvernement lui accorde quelques millions de plus malgré le déficit de 115 millions accumulés pendant la gestion frauduleuse d’un conseil d’administration présidé par Arthur Porter.
Et nos élites politiques refusent que notre hôpital réintègre le réseau normal, celui d’être régi par le C3S local. On s’appuie sur le fait que c’est le CSSS Dorval-Lachine-LaSalle qui avait décidé de changer la vocation. C’est trop oublié qu’à cette époque, quelqu’une avait la sacoche bien garnie pour favoriser l’Hôpital de LaSalle et que notre discret Ouimet ne pouvait faire grand-chose contre le dictat de la grande argentière.
Mon indignation
Dernièrement, je me suis présenté à l’hôpital pour une prise de sang. L’infirmière n’avait pas encore placé son garrot qu’elle me demanda si je voulais bien signer une pétition.
J’avais deux raisons pour ne pas m’exécuter, la première étant que je suis contre l’association au CUSM, la seconde étant qu’on me confortait dans mes convictions puisque trois des feuillets uniquement disponibles avaient chacun un énoncé écrit en anglais seulement.
Quand j’ai manifesté mon indignation, les trois infirmières présentes ont dit que ce sont les soins que l’Hôpital donne aux citoyens qui comptent et non les banales questions de langue. J’eus beau leur signifier que, quand des institutions comme la leur communiquent toujours dans les deux langues, elles donnent un message clair aux immigrés : que le français n’est pas plus important que l’anglais au Québec.
Au sortir de l’hôpital, trois grandes affiches tapissaient le mur de l’institution, une pour souligner le centenaire de l’hôpital, les deux autres pour nous signaler où étaient rendus les travaux de restauration de l’hôpital. Le tout dans les deux langues. Sans aucune prédominance pour le français.
Tous ces constats font que je ne suis pas prêt à porter le macaron mauve, ni à signer la pétition pour que l’hôpital reste au CUSM. Je ne m’exécuterai en ce sens que quand on me signalera que le gouvernement refuse d’accorder les sommes promises pour l’agrandissement de l’hôpital.
Territoire de chasse aux immigrés
J’ai été d’autant plus conforté dans mes positions quand, le 27 janvier dernier dans The Gazette, aux mamours d’un Jean-François Lisée, Don Macpherson lui a répondu que sa communauté se doit d’être en compétition avec la majorité afin d’assimiler le plus grand nombre d’immigrants à la culture anglo-saxonne.
Lachine et Dorval constituent un territoire de chasse aux immigrés privilégié pour les Don Macpherson et… Robert Libman. Le 4 février dernier, dans The Gazette, celui-ci reprenait la même diatribe contre le ministre Hébert à propos de l’Hôpital de Lachine que celui-là nous avait servi le 20 janvier.
Nos deux maires ayant de si encombrants alliés, comment puis-je accepter leur invitation?
Claude G. Charron, Lachinois d’adoption