Fin de l’enseignement secondaire au Centre d’éducation des adultes de LaSalle
L’édifice Clément du Centre d’éducation des adultes (CEA) de LaSalle, où plusieurs tentent à nouveau d’obtenir leur diplôme d’études secondaires, fermera ses portes en juin 2023. Une décision vivement dénoncée par ceux qui le fréquentent.
C’est la décroissance constante de la clientèle depuis plusieurs années qui justifie la fermeture, affirme d’entrée de jeu le directeur adjoint du Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB), Paul St-Onge.
La fréquentation a ainsi chuté de 251 à 154 élèves inscrits à temps plein entre les années scolaires 2015-2016 et 2021-2022, mentionne-t-on dans le procès-verbal de la séance du conseil d’administration du CSSMB du 18 octobre dernier.
«[Cette année], la fréquentation quotidienne peut varier entre 70 et 90 personnes», précise Paul St-Onge.
Pour un centre de cette taille, c’est vide.
Paul St-Onge, directeur adjoint du Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys
Une situation insoutenable en raison de la pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans les écoles, selon lui. Les ressources humaines et financières doivent être allouées là où les besoins sont plus pressants.
La fermeture de l’édifice Clément fait présentement l’objet d’un processus de consultation obligatoire en vertu de la loi.
«La vérité, c’est que je ne vois pas quel élément pourrait nous faire changer d’idée», précise cependant Paul St-Onge.
La décision finale sera prise officiellement par le conseil d’administration du CSSMB le 31 janvier prochain.
Si la fermeture se concrétise, les élèves de Clément seront réorientés vers le CAE d’Outremont, le CAE de Champlain, à Verdun, ou le CAE Jeanne-Sauvé, à Dorval. Ils pourront également continuer leur formation à distance.
La nouvelle vocation de l’édifice sera éventuellement déterminée selon les besoins dans le quartier. Pour l’instant, le plan du CSSMB est de «faire le plus de travaux possible», en raison d’un «déficit d’entretien» de l’immeuble, déclare Paul St-Onge.
Le maintien des services réclamés
L’annonce, au début du mois d’octobre, de la fermeture probable de l’édifice Clément a généré beaucoup d’inquiétude chez ceux qui y étudient.
«Les enseignants nous connaissent tous. Ils savent quelles sont les difficultés, quels sont les enjeux, explique le porte-parole du comité des élèves du CEA Clément, Marc-Antoine Dufresne. [Clément], c’est comme une deuxième famille.»
Les élèves comprennent que l’édifice est trop grand par rapport à sa population étudiante, affirme le porte-parole. Ils réclament toutefois la relocalisation du CEA à proximité de son emplacement actuel, pour mitiger les risques de décrochage.
Marc-Antoine Dufresne rappelle que les élèves de Clément sont des «raccrocheurs», et que beaucoup vivent avec des troubles d’apprentissage, de l’anxiété et des difficultés de motivation. La fermeture de l’édifice serait un «déracinement» pour eux, déclare-t-il.
D’ailleurs, plus du tiers de la population étudiante affirme avoir l’intention d’abandonner ses études après la fermeture du centre, selon les résultats préliminaires d’un sondage réalisé par le comité des élèves.
À ce jour, le CCSMB n’envisage aucune solution de remplacement pour maintenir le service d’enseignement aux adultes dans le quartier, bien qu’aucune discussion n’ait encore eu lieu à ce sujet avec le comité des élèves.
Cependant, le centre de services scolaire compte aller à la rencontre de tous les étudiants de «façon exhaustive et individualisée», une fois la fermeture confirmée, souligne Paul St-Onge. «On va s’assurer de leur présenter l’éventail des possibilités, de les écouter et de les soutenir, ajoute le directeur adjoint. On va les accompagner pour rendre la transition la plus douce possible.»