Présent jusqu'à la fin de la crémation
Le Messager a questionné quelques spécialistes à ce sujet.
Selon Louis Savard, premier vice-président aux services corporations internationales Canada au Réseau Dignité, «notre travail est d’être à l’écoute des gens et de respecter leurs rites. À Montréal, on a 32 succursales. S’adapter à la demande est une chose, mais avoir les lieux physiques pour le faire, c’est autre chose. Ça peut être la grandeur de la pièce, la ventilation nécessaire pour des gens qui préparent des repas ou qui font brûler de l’encens».
Sikhs et Asiatiques
Louis Savard explique que «les Sikhs veulent assister à la crémation et ne laissent pas l’être cher, tant et aussi longtemps que le cycle n’est pas complété. On a des lieux adaptés pour qu’ils puissent respecter leurs rites».
Pour les Asiatiques, explique Louis Savard, «à nos installations de Côte-des-Neiges, on a des cercueils spéciaux qui ont tous les signes d’éternité gravés à l’intérieur. Quand un cercueil fait leur affaire, ils écrivent leur nom en-dessous, parce que c’est celui qu’ils veulent».
Lorsqu’arrive la fête des défunts, «les Asiatiques veulent aller au cimetière et prendre un repas sur l’emplacement où est enterrée la personne. À Montréal, c’est tôt au printemps, et souvent sous la neige. On a prévu une immense tente, à côté du cimetière Côte-des-Neiges, où ils pourront prendre le repas près de l’endroit où est enterré l’être cher».
Chez les Européens, Louis Savard ajoute que «ça ressemble à nos coutumes, avec plus d’emphase sur l’événement. Dans des funérailles italiennes, les produits sont haut de gamme. Chez les grecs, le prêtre a beaucoup plus d’implication dans la cérémonie».
L’avenir des rites
Est-ce que ces rites se nord-américanisent? Selon Louis Savard, «actuellement, les décideurs des funérailles sont les baby-boomers, qui ont un énorme respect des rites. Les générations X ou Y prennent un chemin plus court et moins dispendieux. Mais en bout de ligne, ils dépensent le même montant. Des X investissent plus dans une partie commémorative, comme un emplacement dans un cimetière virtuel sur Internet». @R«Notre cimetière virtuel contient 1 100 000 personnes qui ont acheté un emplacement. Au lieu d’y voir juste une pierre tombale, on a 20 000 mots pour écrire la biographie de la personne, et un espace pour 125 photos. On a vendu des funérailles de 4000$, mais les gens ont acheté une réception de 7000$. En fin de compte, ils ont investi 11 000$, comme leurs pères l’avaient fait pour leurs grand-mères».
Résidences Laurent Thériault
Pour Blaise Boileau, un conseiller aux familles des Résidences funéraires Laurent Thériault, dont le directeur est Daniel Thériault, «on s’adapte aux besoins des communautés de la région».
«Certaines veulent l’inhumation traditionnelle, d’autres veulent la crémation absolument, surtout les bouddhistes. Chez les Musulmans, ils ne veulent pas d’embaumement et l’inhumation doit se faire rapidement. On a 24 heures pour tout faire».
Chez les Africains, «ça dépend de l’attachement à une communauté religieuse. Il y a parfois rapatriement de corps et on doit s’adapter aux lois internationales. Chaque pays a ses lois en termes de transport des corps à l’étranger».
Les Résidences Laurent Thériault font partie du Réseau Dignité, propriétaire de 1600 salons funéraires et 600 cimetières au Canada et aux États-Unis.