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Entrevue: le Plateau-Mont-Royal sur la bonne voie, selon son maire

locaux vacants Maire du Plateau-Mont-Royal Luc Rabouin
Le maire du Plateau-Mont-Royal et responsable du développement économique au comité exécutif, Luc Rabouin. Photo: Josie Desmarais/Métro

Après plusieurs mois de confinement en raison de la crise du coronavirus, le Plateau-Mont-Royal reprend de la vigueur tout en faisant face à divers défis reliés notamment au respect de la distanciation physique et à la crise du logement. Métro fait le point avec le maire d’arrondissement et responsable du développement économique à la Ville, Luc Rabouin.

Avenue piétonne

Afin de faciliter le respect de la distanciation physique, le Plateau-Mont-Royal a prévu de convertir cet été 30 km de voies afin d’y donner la priorité aux cyclistes et aux piétons. Malgré les critiques reliées notamment à la piétonnisation de l’avenue du Mont-Royal, diriez-vous que ces aménagements portent leurs fruits?

Les gens se déplacent plus à vélo, notamment parce qu’ils ont moins confiance dans le transport en commun et parce que c’est l’été. On l’a vu: les ventes de vélos ont explosé; les ateliers de vélos ne répondent pas à la demande. Donc je pense que [les voies cyclables] ont très bien été accueillies dans le Plateau.

Pour ce qui est de l’avenue du Mont-Royal, au début, tout le monde commentait la décision de la piétonniser. Et force est de constater que l’avenue du Mont-Royal est probablement l’artère commerciale à Montréal où il y a le plus de monde, justement parce qu’elle est piétonne […] On voulait qu’il y ait du monde, mais pas trop, afin de respecter la distanciation physique, et jusqu’à maintenant, ça marche très bien.

Il y a eu beaucoup d’impressions et d’opinions sur l’avenue. Ce dont on a besoin, ce sont des données. En ce moment, on fait du comptage piéton à quatre endroits [sur l’avenue] et on travaille avec la SDC pour voir où les gens circulent, où ils achètent. Les données qu’on va avoir vont nous aider à analyser la suite des choses en tenant compte tant de l’impact sur les résidents que les commerçants.

«L’hécatombe annoncé [sur l’avenue du Mont-Royal] ne s’est pas avéré.» -Luc Rabouin, maire du Plateau-Mont-Royal.

Deuxième vague

Alors que l’économie se relève tranquillement de la pandémie, plusieurs experts appréhendent déjà une deuxième vague du coronavirus. Celle-ci pourrait-elle signer l’arrêt de mort de plusieurs commerces de l’arrondissement?

La deuxième vague, elle inquiète tout le monde. On a tous peur d’un reconfinement. C’est pour ça qu’on rappelle souvent que la règle de la distance physique reste et on encourage fortement les gens à porter le masque. Je pense qu’il y a encore trop de gens qui pensent que la crise est terminée. Elle est loin d’être terminée […] Il ne faut pas qu’on relâche parce que s’il y a un reconfinement en septembre, on va avoir une deuxième vague, non seulement de COVID-19, mais aussi de fermeture de commerces. On veut éviter ça.

Crise du logement sur le Plateau-Mont-Royal

Chaque année, de nombreux locataires à faibles revenus doivent quitter l’arrondissement, faute d’avoir les moyens de faire face à des hausses de loyers importantes, notamment en raison de la spéculation immobilière. Cet embourgeoisement est-il inévitable, selon vous?

Je ne crois pas qu’il soit inévitable. Il ne faut pas oublier que les augmentations de loyer sont encadrées par la Régie du logement. Donc, je crois qu’il y a un enjeu d’information et de soutien aux locataires pour qu’ils puissent faire respecter leurs droits sur les augmentations annuelles des loyers.

Il y a aussi la spéculation immobilière. Ce sont notamment des gens qui achètent des immeubles et qui vont faire des demandes de permis à l’arrondissement pour des agrandissements ou des subdivisions parce que c’est une façon reconnue dans la loi pour pouvoir demander une éviction de locataires auprès de la Régie du logement. C’est pour ça que nous, on a un projet de règlement pour encadrer ce problème [dont l’adoption est prévue cet automne].

Pour arriver à conserver une mixité sociale, ça prend des politiques publiques fortes. Parce que si on laisse ça seulement au libre marché, les prix augmentent énormément et ça devient inaccessible.

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