Les espaces de cotravail du Plateau tentent de redresser la barre
À cause de la crise sanitaire, les espaces de cotravail ont écopé au même titre que les commerces montréalais. Même si leur capacité d’accueil est drastiquement réduite, ils bénéficient depuis la rentrée de nouvelles demandes de travailleurs épuisés de travailler depuis chez eux.
«Quand on a rouvert, si on voyait 10-15 personnes sur les 250 habituelles, on était content», explique Francis Talbot, fondateur de Montréal Cowork, situé le Plateau-Mont-Royal.
Distanciation physique oblige, la capacité d’accueil de ce type d’espace a, en effet, été réduite drastiquement. «Un bureau sur deux est occupé», confirme Olivier Berthiaume, cofondateur de Halte 24/7.
Même son de cloche à Ecto sur l’avenue du Mont-Royal. Cendrine Leveque, coordinatrice, note qu’«entre 10 et 12 personnes peuvent venir, sur 25-30 habituellement».
Du côté des salles de conférences, des bureaux fermés et des événements ponctuels aussi, le constat est le même, la distanciation physique fait du mal aux recettes des espaces de cotravail.
«Ce sont des pertes globales équivalentes au taux d’occupation», note M. Talbot.
Pour M. Berthiaume, c’est le volet événementiel le plus impacté, car beaucoup ne peuvent se tenir. «L’événementiel représente 10% de nos revenus», précise-t-il.
Selon les trois espaces de cotravail interrogés, il faudra s’adapter à cette pandémie qui pourrait se prolonger. «On pense à renforcer nos technologies, comme l’installation de grands écrans pour les téléconférences», indique Cendrine Leveque. De son côté, Francis Talbot pense d’abord «à survivre à la pandémie».
Marre du télétravail
Toutefois, de l’espoir pointe son nez dans ces espaces de coworking au niveau des personnes épuisées de travailler depuis la maison.
«Les gens sont de plus en plus portés sur le concepts de coworking», remarque Francis Talbot. Il analyse par ailleurs que plusieurs abonnés alternent entre télétravail à la maison et travail au cotravail.
«On va rebondir, on voit des personnes qui sont tannées de travailler depuis chez eux qui viennent chez nous», explique Cendrine Leveque. Il en va de même à Montréal Cowork, «en ce moment, il y a un engouement pour un retour au bureau, les gens n’en peuvent plus d’être à la maison», à cause de la conciliation travail-famille mais aussi pour retrouver un environnement de travail propice.
Selon une enquête d’opinion d’ADP datant de septembre, 14% des Québécois ne souhaitent pas retourner au bureau, et 87% croient que leur employeur a pris les mesures pour les protéger de la COVID-19. Les travailleurs bouderaient donc le bureau non pas par peur du virus, mais par volonté de ne pas y aller. «Certains sont bien en télétravail chez eux et se sont installés correctement pour travailler», souligne Mme Leveque.
Il n’en reste pas moins que le télétravail peut représenter une source de stress. La Coalition pour la conciliation famille-travail-étude montrait à travers les résultats d’un sondage que 25% des répondants trouvaient «difficile de concilier le travail ou les études avec les responsabilités liées aux enfants ou aux proches à aider».