Mettre des couleurs dans la grisaille de novembre
Pour contrer la morosité de novembre, une résidente du Plateau-Mont-Royal a décidé de mettre un peu plus de couleurs dans son quartier et d’inviter les citoyens du secteur à faire de même. Son idée? Habiller les arbres de foulards colorés.
Capucine Marois fait partie des amoureux du Plateau-Mont-Royal : «Je suis née ici et j’y habite toujours», explique-t-elle. Et elle aime tellement son quartier qu’elle voudrait, au cours du mois de novembre qu’elle qualifie de «morose», y voir un peu plus de couleurs, histoire de remonter le moral aux gens.
Car pour elle, «l’environnement dans lequel on évolue a réellement un impact sur notre psychologie».
«J’y pense depuis à peu près trois ans, mais cette année, avec la pandémie, je crois que c’est encore plus important», lance Mme Marois.
«Avec mes trois enfants, on décore beaucoup pour l’Halloween, mais dès qu’on les enlève, ça fait comme un gros trou avant Noël, un trou triste, toutes les feuilles sont tombées, il n’y a plus de couleurs, il commence à faire froid, les journées raccourcissent drastiquement, ça fait un gros coup au moral», explique-t-elle.
Alors lui est venue l’envie d’habiller les arbres du quartier avec des foulards bigarrés. «C’est assez simple à faire et là, on va pas acheter des gugusses en plastique qui vont polluer comme pour l’Halloween», souligne-t-elle. D’autant que ces foulards peuvent être réutilisables, voire même utiles aux citoyens.
«Ils peuvent être repris par des itinérants qui en ont besoin», souligne Capucine Marois.
Se réapproprier l’espace public
Début novembre, elle est partie acheter une quarantaine de foulards de seconde main au magasin de l’association d’entraide Le Chaînon. Une manière pour elle de favoriser l’économie de la réutilisation mais aussi de participer au financement de cet organisme.
Ces foulards, selon cette ancienne professionnelle du dessin animé, sont également un moyen pour les habitants du Plateau-Mont-Royal de se réapproprier les espaces publics.
«Je voulais encourager des gens à avoir des initiatives et d’arrêter d’attendre que ce soit la Ville qui fasse des trucs, pour prendre possession de notre paysage urbain, et voir qu’on a un impact, comme une conversation entre les gens du quartier», dit cette résidante du Plateau.