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Les commerçants de Duluth tiennent le cap

Avenue Duluth : les commerçants se serrent les coudes
Les propriétaires de la Maison Oflore Photo: Elena Broch/Métro

Les petits commerces de l’avenue Duluth, dans Le Plateau-Mont-Royal, se serrent les coudes face à la crise. En plus de bénéficier d’une clientèle fidèle, prête à les soutenir, certains d’entre eux ont complètement repensé leurs manières de faire.

Ouvert en janvier, le café la Maison Oflore encaisse des pertes de 60% comparé à ses premiers mois d’activité «normale».

Mais, le duo de propriétaires a su se réinventer après trois mois de fermeture forcée.

La vocation initiale de La Maison Oflore, c’était de faire du café, une galerie d’art, des ateliers de cuisine, de musique, des concerts, des soirées à thèmes, des brunchs musicaux, avec quelques plats à manger», explique Hugo Ferran, copropriétaire.

La fermeture brutale d’à peu près tous les commerces en mars est venu brouiller les cartes de leur projet. «On a dû réfléchir vite», se souvient M. Ferran.

«On est passé d’un lieu d’événements culturels à un café, avec un côté épicerie et limonaderie faites maison, on avait pas le comptoir et le présentoir, le frigo, on a dû tout changer», décrit Oumou Keita.

Au Café Reine Garçon aussi, de nouveaux produits sont sur les étals, en plus des boissons et des gâteaux habituellement vendus. Très rapidement, l’équipe de ce café a su rebondir en proposant par exemple des articles d’artisanat local.

«Je me rends compte que les gens ont intérêt moindre pour la mode par exemple, c’est devenu dérisoire, ils ont envie d’authentique.» – Aude Le Dubé, commerçante

Avenue Duluth : les commerçants se serrent les coudes
Aude Le Dubé d’État de style

Un changement de vocation s’est aussi opéré chez État de style. Avant la pandémie, Aude Le Dubé, la propriétaire, vendait des vêtements. Aujourd’hui, ce sont principalement des livres anglophones, des magazines, des bougies et des couvertures qui sont proposés.

«Tout ce qui a trait au confort et au réconfort», fait remarquer Mme Le Dubé.

Du réconfort, c’est aussi ce que proposent Les Chocolats de Chloé, «puisque les gens ne peuvent pas aller au resto et qu’ils ne sortent pas, il ont envie de se faire plaisir avec du chocolat», sourit Géraldine Brière, une des membres de la boutique.

Les clients en soutien

«Sur les réseaux sociaux, dans les publications, on a des milliers de personnes qui répondent, qui nous suivent, ça nous montre qu’une fois que tout cela sera derrière nous on se relèvera encore plus forts», soutient Clément Marty, président de l’Association des commerçants de l’avenue Duluth et propriétaire du Chat l’heureux.

Ainsi, si ces établissements sont parvenus à se sortir du marasme économique, c’est aussi parce qu’ils bénéficient du soutien des résidents du quartier. Mme Le Dubé est d’ailleurs catégorique: «À la réouverture, au mois de mai, on était dans la survie, maintenant, on s’en sort grâce au soutien du quartier.»

Même constat aux Chocolats de Chloé: «Quand la fanbase est là, ça aide», se réjouit Mme Brière en pleine préparation des calendriers de l’avent.

«Honnêtement, on est agréablement surpris que ça se passe bien», ajoute-t-elle. Dans le magasin de chaussures l’Oiseau de Tonnerre, implanté depuis 1967, aussi, on peut compter sur les fidèles clients. David Hardat constate que «les gens veulent aussi nous encourager, ils viennent ici pour nous soutenir».

Des propos partagés par M. Marty, «notre force c’est que des commerces sont là depuis 30-40 ans.» David Hardat souligne par ailleurs que l’on «s’en sort pas si mal, malgré la fermeture des restos qui nous ramenaient des gens».

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