Fade’ology Barbershop: l’histoire d’un barbier international
Le salon de barbier Fade’ology Barbershop de l’avenue du Parc fêtera bientôt ses trois ans. C’est une histoire à succès pour son propriétaire, Jimmy Fleurival, un Haïtien d’origine qui s’est établi à Montréal afin de poursuivre son rêve.
Lundi 24 mai, Métro/Le Plateau va à la rencontre de Jimmy Fleurival dans son lieu de travail. Comme c’est un jour férié, plusieurs clients en profitent pour se faire couper les cheveux. Il est environ 16h30 lorsque le barbier prend sa première pause de la journée.
«Le salon est toujours très occupé», souligne l’homme d’affaires. Au cours des années, le barbier a réussi à se créer une réputation à Montréal comme étant l’un des meilleurs dans son domaine.
Toutes les personnes qui passent sur sa chaise sont traitées avec soin, partage-t-il. Il crée des liens avec elles en plus de faire attention aux détails. Sa clientèle lui est donc très loyale.
«Après un certain temps, ton barbier devient ton ami. Il est comme un membre de ta famille. Tu lui partages des choses. Il peut devenir très proche de toi et même être comme thérapeute dans certains cas», explique M. Fleurival.
Réputation
Depuis son arrivée au Québec en 2009, Jimmy a coupé les cheveux de plusieurs personnalités connues. Pendant son temps passé avec le Canadien de Montréal, le populaire hockeyeur P.K. Subban était l’un de ses clients réguliers. La rappeuse et chanteuse Sarahmée est aussi une habituée des coupes du barbier.
L’artiste de renommée internationale Wyclef Jean ainsi que le rappeur français Kaaris et le hockeyeur Roman Hamrlik, pour n’en nommer que quelques-uns d’autres, sont aussi passés le voir pour obtenir ses services lorsqu’ils étaient de passage à Montréal.
Grâce à son travail acharné, M. Fleurival a gagné la confiance des gens et a pu ajouter plusieurs contacts à son répertoire.
C’est son ancien collègue et bon ami qui lui a donné son surnom, Master Fade, en référence à sa maîtrise des coupes dégradées.
Quant au nom du salon, c’est l’un de ses clients qui lui a proposé alors qu’il était en phase de recherche avant l’ouverture.
International
Jimmy est né et a grandi en Haïti. Son grand-père était barbier. Dès son adolescence, il se met à couper les cheveux des membres de sa famille et de ses amis. À ce moment-là, il ne songe pas encore à devenir un barbier professionnel.
Au début des années 2000, il se rend aux États-Unis pour voyager et découvrir le monde. Il est alors âgé de la vingtaine. Peu de temps après, une rébellion organisée contre le président d’Haïti se termine par un coup d’État. La famille de M. Fleurival lui conseille d’attendre avant de rentrer au pays. Il s’installe donc dans la ville de Boston. Il y développe une réelle passion pour le métier de barbier et en fait son gagne-pain.
Le jeune homme en profite aussi pour suivre des séminaires d’affaires afin d’approfondir ses connaissances dans le domaine. Les différents apprentissages qu’il y fait vont l’aider pour le reste de sa carrière.
«Pour avoir son propre salon, il faut être passionné, mais il est aussi important de savoir comment gérer l’aspect financier. Les séminaires m’ont entre autres appris comment fidéliser ma clientèle», soutient M. Fleurival.
Il reste dans la ville américaine pendant quelques années avant de venir rejoindre sa femme à Montréal en 2009.
Discipline
Avant d’ouvrir son propre salon, Jimmy a travaillé au même endroit pendant plus de huit ans en tant que barbier. Il a ainsi fait grandir sa clientèle. En parallèle, il travaillait comment agent de sécurité.
Peu de temps après l’ouverture du Fade’ology Barbershop, M. Fleurival a dû quitter son emploi d’agent de sécurité en raison de ses nombreuses responsabilités en tant que propriétaire de commerce.
Le barbier se dit très satisfait du succès que son salon a connu au cours de ses trois premières années d’affaires. Il a réalisé un rêve en l’ouvrant. Pour la suite, il souhaite laisser un réel héritage derrière en continuant de bâtir sa réputation.
Ses conseils pour les jeunes barbiers sont de faire preuve de discipline, de patience et de persévérance. Il ne faut pas avoir peur de travailler des heures supplémentaires lorsque c’est nécessaire, mentionne-t-il. Quand les journées sont plus tranquilles, il ne faut pas abandonner, ajoute-t-il.